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Le prince Harry estimait avoir le droit à une protection systématique de la police lorsqu'il se rend au Royaume-Uni, mais la justice britannique lui a donné tort mercredi, considérant que sa mise en retrait de la famille royale avait changé son statut.
Le duc de Sussex, fils cadet du roi Charles III, et son épouse Meghan ont perdu leur protection systématique, aux frais du contribuable britannique, après avoir décidé de se mettre en retrait de la famille royale en 2020 et de s'installer aux Etats-Unis.
Mais le prince Harry, qui ne s'est rendu que rarement au Royaume-Uni ces dernières années (par exemple pour les obsèques d'Elizabeth II en 2022 ou le couronnement de Charles III en mai), contestait la décision des autorités de lui accorder désormais une protection au cas par cas.
Mercredi, la Haute Cour de Londres a estimé que cette décision "n'était pas irrationnelle", n'avait "pas été entachée d'injustice" et que la stratégie du cas par cas adoptée par la police "était, et est, légalement fondée".
Dans la foulée, un porte-parole du duc de Sussex a indiqué qu'il ferait appel de ce jugement, soulignant qu'Harry ne "réclame pas un traitement de faveur", mais simplement une application "juste et légale" des règles en matière de protection.
Il s'agit de la deuxième défaite en justice pour le prince Harry en ce qui concerne la prise en charge de sa sécurité lorsqu'il se rend au Royaume-Uni. Dans une autre procédure conclue en mai, la justice lui a refusé le droit de bénéficier d'une protection policière en la payant avec ses fonds personnels.
Le sujet est sensible pour le prince, qui tient la presse et les paparazzis pour responsables de l'accident de voiture qui a tué sa mère, la princesse Diana, à Paris en 1997.
Il a notamment été remis sur le devant de la scène en mai, lorsque Harry et son épouse ont été poursuivis en voiture à New York par des paparazzi.
Alors que le couple a été accusé d'avoir exagéré l'incident, le jugement rendu mercredi cite une lettre du chef du renseignement de la police de New York, qui révèle que les autorités américaines ont finalement arrêté deux personnes pour "mise en danger imprudente", le juge concluant que ce jour-là, les photographes avaient eu un "comportement dangereux et inacceptable".
- "Changement de statut" -
Dans un témoignage écrit lu durant les débats début décembre à Londres, dont une grande partie se sont tenus à huis clos en raison des informations sécuritaires confidentielles évoquées, Harry avait affirmé que ses craintes pour sa sécurité et celle de sa famille l'empêchaient de venir plus régulièrement dans le pays.
"Je ne peux pas mettre ma femme en danger de cette façon, et étant donné ce que j'ai vécu, je suis également réticent à me mettre inutilement en danger", avait-il affirmé.
L'avocat du ministère de l'Intérieur avait défendu la décision du Home Office d'accorder au duc de Sussex une protection "sur mesure" et "selon le contexte" entourant ses déplacements au Royaume-Uni, du fait de son "changement de statut" au sein de la famille royale.
Le duc de Sussex ne fait plus partie des membres actifs de la famille royale, contrairement au roi, à la reine Camilla, ou par exemple à son frère le prince William et son épouse Kate.
Le Home Office a salué la décision de la Haute Cour, affirmant que "le système de sécurité du gouvernement britannique en matière de protection est rigoureux et proportionné".
En froid avec sa famille, contre laquelle il a multiplié les attaques, dans des mémoires et un documentaire diffusé en 2022 sur Netflix, le prince Harry s'est aussi engagé dans une croisade judiciaire contre les tabloïds, avec plus ou moins de réussite.
En décembre, la justice a ainsi condamné l'éditeur du tabloïd The Mirror pour avoir obtenu des informations en piratant la messagerie du prince ou de son entourage, ou par d'autres procédés illicites.
En janvier, Harry a en revanche renoncé à une procédure en diffamation contre la société éditrice du Mail on Sunday, qu'il avait attaquée concernant un article de 2022 relatif à sa protection policière.