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Mémoires du prince Harry: démarrage fulgurant en librairie

Les mémoires du prince Harry, aux révélations très dures pour la monarchie britannique, ont connu un démarrage fulgurant avec plus de 1,4 million d'exemplaires vendus en anglais le premier jour et de nouveaux tirages en France, ont indiqué jeudi les éditeurs.

Selon Penguin Random House, "Spare" ("Le Suppléant" en français), ces ventes au Royaume-Uni, Etats-Unis et Canada, dans tous les formats et sous toutes les formes (numérique, audio...), sont sans précédent pour un essai publié par ce géant de l'édition. Ce dernier n'a pas donné de chiffres pour les 15 autres langues dans lesquelles le livre a été publié.

L'édition française, qui avait été lancée avec un tirage de 210.000 exemplaires, fait l'objet d'un nouveau tirage de 130.000 exemplaires supplémentaires, ont indiqué à l'AFP les éditions Fayard. L'éditeur fait état d'une demande des libraires environ 20% supérieure à celle du premier tome des mémoires présidentiels de Barack Obama en 2020, "Une terre promise".

Dans ce livre publié mardi, quatre mois après la mort d'Elizabeth II et quatre mois avant le couronnement de Charles III, le prince exilé depuis 2020 en Californie dresse un portrait critique de ses proches, en réglant des comptes parfois vieux de plus de vingt ans.

Personne ne sort indemne du "Suppléant": ni lui-même, à l'adolescence marquée par les drogues et l'alcool, et qui se raconte avec impudeur, ni son père le roi Charles III, ni son frère William, le plus attaqué, ni sa belle-mère et désormais reine consort Camilla, ou sa belle-soeur Kate.

Son "frère bien-aimé et meilleur ennemi" est le plus critiqué de tous. Présenté comme colérique, William n'aurait jamais aimé son épouse Meghan qu'il jugeait "mal élevée et agressive", et aurait lors d'une dispute en 2019 jeté Harry à terre dans la gamelle du chien.

Harry décrit une longue rivalité entre William "l'héritier" et lui "le suppléant". "J'étais l'ombre, la doublure, le plan B".

- Popularité en berne -

Le palais de Buckingham a gardé le silence pour l'instant. Pour la première fois depuis la sortie des mémoires, Charles III et William sont apparus en public jeudi, respectivement en Ecosse et dans le Nord-Ouest de l'Angleterre, affichant des mines décontractées et sans un mot sur l'ouvrage.

La presse a fait état, citant des sources anonymes, du mécontentement des Windsor, plusieurs tabloïds assurant jeudi qu'Harry et son épouse Meghan n'étaient désormais pas les bienvenus au couronnement du roi le 6 mai, événement à l'audience planétaire qui risque d'être assombri par les divisions royales.

"La famille s'attend à ce qu'Harry et Meghan trouvent une excuse pour ne pas venir", assure une source au Daily Mail, tandis que selon The Sun, certains membres de la monarchie craignent que de futures conversations privées ne se retrouvent de nouveau sur la place publique.

Malgré les bonnes ventes du livre, la popularité du prince est en berne au Royaume-Uni, où il est souvent décrit en enfant gâté qui veut les avantages de la royauté sans les inconvénients.

Seuls 24% des Britanniques ont une opinion favorable du duc de Sussex, selon une nouvelle étude de YouGov réalisée après la sortie des mémoires. Avec sa femme Meghan, ils sont désormais encore plus impopulaires que le prince Andrew, frère de Charles III écarté de la monarchie après un scandale sexuel.

Seuls 21% des Britanniques pensent que la principale motivation d'Harry est de donner sa version de son histoire, comme il l'affirme, alors que 41% pensent que c'est l'argent.

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