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L'accord financier obtenu pour éviter un procès retentissant à New York n'y change rien : longtemps décrit comme le fils favori d'Elizabeth II, le prince Andrew est devenu un paria dans la famille royale britannique.
Le prince de 61 ans, accusé de relations sexuelles forcées par l'Américaine Virginia Giuffre en 2001 quand elle était mineure, "prêtée" par le défunt financier Jeffrey Epstein, n'a plus été vu en public depuis des mois.
Il n'est aperçu désormais que de loin au volant de sa Range Rover dans le parc de Windsor, où il occupe un manoir proche du château où réside sa mère.
Il ne figurait même pas sur la photo de mariage de sa fille Beatrice en 2020.
Le mois dernier, la reine de 95 ans lui avait retiré ses titres militaires ainsi que ses parrainages caritatifs et avait exclu qu'il reprenne un jour des engagements publics au sein de la famille royale, en raison du procès civil dont il était menacé à l'automne. Il n'est depuis plus autorisé à utiliser son titre d'Altesse royale.
La perte de ses décorations militaires, a été une humiliation de plus pour cet ancien pilote d'hélicoptère qui dans le passé avait été décrit comme un héros de la guerre des Malouines (1982).
Son frère Charles, héritier de la Couronne, lui aurait demandé de devenir invisible, selon les tabloïds britanniques, furieux du procès attendu à New York, dont la menace disparaît avec l'accord amiable annoncé mardi.
Jusqu'à cet accord, il était prévu que le prince soit interrogé sous serment par les avocats de Virginia Giuffre le 10 mars à Londres.
Dans cette perspective, deux masseuses avaient raconté ces derniers jours leur expérience avec le prince dans la presse tabloide britannique, l'une d'elle, Emma Gruenbaum, le décrivant dans The Sun comme un "sale type" qui avait eu des propos et gestes déplacés lorsqu'elle était venue le masser à Windsor en 2005.
Le prince Andrew avait rencontre Jeffrey Epstein via Ghislaine Maxwell, mondaine britannique et amie de longue date, récemment reconnue coupable à New York de trafic sexuel de mineures, commis au profit d'Epstein.
Le deuxième fils de la reine Elizabeth II, neuvième dans l'ordre de succession au trône, a toujours nié les accusations de Virginia Giuffre, en dépit d'une photo le montrant enlaçant l'adolescente.
Mais une interview à la BBC en novembre 2019 pour se défendre avait viré au désastre. Apparaissant arrogant et dénué de compassion, il n'avait pas exprimé un seul regret pour son amitié avec Epstein, ni la moindre empathie pour les victimes de celui-ci.
Il n'avait plus depuis représenté la famille royale dont il est le membre le moins aimé, à seulement 12% d'opinions favorables.
- Conquêtes et divorce -
Né le 19 février 1960 à Buckingham Palace, dix ans après sa sœur la princesse Anne, le prince Andrew est le troisième des quatre enfants de la reine Elizabeth II et du prince Philip. Jeune homme, Andrew, célibataire joyeux multiplie les conquêtes, avant d'épouser en 1986 la flamboyante Sarah Ferguson. La reine lui octroie alors le titre de duc d'York.
Deux filles naissent de cette union: les princesses Beatrice (1988) et Eugenie (1990), mais le mariage est éclaboussé par des écarts de conduite.
En 1992, "Fergie" est photographiée seins nus au bord d'une piscine dans le sud de la France, son conseiller financier lui léchant les orteils.
Malgré leur divorce en 1996, Andrew et Sarah sont restés bons amis.
Après leur séparation, le prince Andrew se fait remarquer aux côtés de femmes peu vêtues en vacances en Thaïlande, ou participant à une soirée sur le thème "prostituées et proxénètes" aux Etats-Unis avec Ghislaine Maxwell.
Après 22 ans dans la Marine, il devient le représentant spécial du Royaume-Uni pour le commerce international, mais est critiqué pour ses dépenses fastueuses aux frais du contribuable.
Ses relations avec des familles de dictateurs, dont celle du Libyen Mouammar Kadhafi, sont aussi vues d'un mauvais œil.
Le prince a reconnu que sa relation avec Jeffrey Epstein, condamné en 2008 pour avoir conduit des adolescentes à se prostituer, était "mal avisée".