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Cinéma Gaumont Opéra à Paris. L’une des nombreuses salles à proposer la diffusion du concert de Johnny Hallyday à l’Olympia en 2000. 18 ans déjà. Pour cet événement, l’image tournée au 16 mm a été retravaillée, de même que la qualité sonore. C’est certain, on est loin de la définition HD, mais l’important n’est pas là pour les spectateurs qui ont acheté un ticket à 14 euros.
Petit à petit, la salle se remplit. Jeunes cadres dynamiques encore en costume tout juste arrivés du boulot, bande d’amis sexagénaires, étudiantes qui s’offrent un ciné entre copines. Tous les publics sont là, traversant les générations, exactement comme à la Madeleine le 9 décembre, jour de l’adieu.
L’obscurité s’invite dans la salle. Écran noir. Et la voix de l’idole, reconnaissable entre mille. Déjà, sur les visages des spectateurs les plus émotifs, une larme essuyée d’un revers de la main. Pendant deux heures, Johnny enchaîne les tubes que personne n’a oublié. La mythique salle de l’Olympia trouve tout de suite écho dans celle du cinéma. Elle se prolonge jusqu’à ne faire plus qu’une.
Archive ou pas, le public applaudit, s’amuse des mimiques du rockeur, siffle son jeu de jambes façon Elvis sur un Be Bop a lula endiablé, heureux de renouer avec un rituel que seul Johnny savait instaurer. Quand vient l’heure d’évoquer "celle que vous connaissez tous", la sulfureuse Gabrielle, les spectateurs du Gaumont n’hésitent pas un instant à joindre leurs poignets pour "mourir d’amour enchaînés".
La parenthèse de nostalgie se referme sur une reprise d’Edith Piaf qui prend tout son sens alors que la famille se déchire autour de l’héritage. "Non rien de rien, non je ne regrette rien. Ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal, tout ça m’est bien égal".
Le retour à la réalité est brutal. Le public attend la toute dernière note du générique avant d’applaudir une dernière fois, et de se lever. Les images qui l’accompagnent montrent un Johnny épanoui, qui rejoint sa loge, avec son producteur de l’époque Jean-Claude Camus. Un dernier signe de la main. Et c’est fini. "C’était un grand bonhomme, quand même", résume un fan en se dirigeant vers la sortie.
Toute la journée de ce 15 juin sera rythmée par les hommages pour célébrer les 75 ans que le chanteur aurait eu si le cancer ne l’avait pas emporté.
A.S.