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Installés sur la côte bretonne, les deux restaurateurs, Alex Polge 42 ans et Marlène Dupont, 36 ans, ont indiqué avoir reçu "à (leur) grande surprise" le 10 janvier la visite d'un huissier venu constater les "nuisances olfactives et sonores" que leur reproche un voisin depuis qu'ils ont repris la crêperie en décembre 2019.
L'huissier leur a délivré une assignation devant le juge des référés du tribunal de Saint-Brieuc pour le 16 février.
A l'ouverture de leur restaurant, leur voisin dont la maison jouxte la crêperie "avait parlé d'une gêne olfactive", a expliqué Alex Polge à l'AFP.
"On s'était vus. Il a dit 'ça sent la crêpe', d'abord je me suis dit que c'était plutôt une bonne nouvelle et après on a dit 'OK on va trouver une solution'", se souvient M. Polge.
Des travaux d'isolation
Le couple installe un extracteur plus puissant et entreprend pour 17.000 euros de travaux de cloisonnement.
En 2022, le couple reçoit un courrier de l'avocat du voisin qui reproche toujours "une gêne olfactive", "des nuisances sonores, les gens qui marchent sur les cailloux, les enfants qui crient".
Le couple entreprend de nouveaux travaux d'isolation, pour 150.000 euros, aménage les places de parking pour éloigner les voitures des clients.
Voisin et restaurateurs sont ensuite convoqués pour une conciliation qui n'aboutit pas.
"C'est un conflit que je suis", assure le maire d'Erquy Henri Labbé, "je me suis rendu dans la crêperie une fois, j'y étais vers 20H30. Je n'ai pas pu constater de gros problèmes". "Le voisin demande de fermer la crêperie le soir à 19H00. Mais fermer la crêperie le soir et c'est fini", explique M. Labbé.
Une zone passante
Concernant le bruit, la crêperie n'est pas en cause d'après l'élu: le cap d'Erquy, où elle est installée, est situé dans une zone Natura 2000 fréquentée par "800.000 personnes par an".
"Il y en a marre c'est comme l'histoire de Maurice le coq" de l'île d'Oléron qui réveillait chaque matin le voisinage et les vacanciers, explique Alex Polge.
Le couple qui compte plaider sa bonne foi devant le tribunal a lancé sur internet une pétition qui recueillait vendredi à 18H00 plus de 35.000 signatures.