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Pour pouvoir poser un pied sur le sol grec, il faut désormais montrer patte blanche: un formulaire dûment complété doit être remis, ainsi que le résultat négatif d'un test moléculaire pour le coronavirus (test PCR) effectué dans les 72 heures avant l'arrivée. Des mesures qui entrent en vigueur dès ce lundi 17 août. Pas de chance pour Michel, 74 ans, de Woluwe-Saint-Pierre en région bruxelloise: il décolle le 23. "Si j'étais parti cette semaine, il n'y avait pas de problème", note-t-il quand nous l'interrogeons la semaine dernière.
Il nous a contactés via le bouton Alertez-nous car il se dit sceptique quant à l'accès à ce dépistage. "Comment faut-il procéder pour avoir ce test lorsque l’on n'a aucun symptôme de la maladie", s'interroge-t-il.
Aux frais de qui est ce test ?
En théorie, en effet, pour être testé aujourd'hui, il faut présenter des symptômes du coronavirus. Michel n'en a aucun. Ce retraité possède de la famille en Grèce qu'il visite chaque année. D'habitude, il reste 6 ou 7 mois mais cette année, il va se reposer un mois après s'être battu contre un cancer. Il rejoint donc ses proches là-bas, "en région agricole dans les champs de mandarines, un endroit où le voisin le plus proche est à 500 mètres, je ne prends aucun risque", explique-t-il.
Il se pliera aux exigences imposées par la Grèce : il remplira le document disponible sur le site des Affaires étrangères et se soumettra au test PCR. Mais il s'interroge: "Le médecin peut-il demander un test s'il n'y a pas de suspicions de maladie ? Aux frais de qui est ce test? Peut-on avoir une prescription pour qu'il soit remboursé ? Tout cela est flou", commente le Bruxellois.
Ça ne m'arrange pas mais on peut le comprendre"
Le septuagénaire a pris les devants et a envoyé des mails aux Affaires étrangères afin d'être rassuré. Il a très rapidement obtenu une réponse concernant le fameux test: "Vous devez prendre contact avec votre médecin traitant. Expliquez-lui votre situation et le fait que vous devez faire un test PCR et avoir les résultats avant votre départ pour la Grèce. Comme cela est obligatoire pour la Grèce, cela ne posera pas de souci", lui a-t-on répondu.
Même son de cloche au SPF Santé publique : "Il peut faire le test en expliquant qu'il part en Grèce. Mais il devra le payer lui-même et il n'y aura pas de remboursement", précise la porte-parole.
Fin juin, l'INAMI (Institut national d'assurance maladie invalidité) annonçait déjà qu'il n'y aurait pas de remboursement du test PCR pour les voyages internationaux. Son coût, de 46,81 euros, est donc à la charge du patient.
Michel sait que la situation actuelle est inédite et accepte donc les règles imposées. "Je peux comprendre, dit-il. Ça ne m'arrange pas mais on peut le comprendre".
Ce n'est pas particulièrement stressé qu'il entame ce voyage, "je suis tout à fait rassuré", nous dit-il. À 74 ans, souffrant d'hypertension et de diabète, ce Bruxellois fait pourtant partie des personnes à risques. Mais il prend les précautions nécessaire et tente de garder la tête froide. Même s'il n'est pas favorable à toutes les mesures et décisions prises en Belgique ou ailleurs concernant la lutte contre le coronavirus, il s'y pliera pour retrouver les siens et passer du bon temps en leur compagnie.