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Au lieu d'être une plateforme traditionnelle servant d'intermédiaire entre le vendeur et l'acheteur, Tom, un jeune entrepreneur de Fraipont, est très sélectif dans les vêtements d'enfant de seconde main qu'il met en vente sur son site "Les Petits Potes". Il fait donc le tri en amont et garantit des vêtements de qualité, tout en simplifiant la procédure d'envoi, gratuite. Une idée originale et 100% wallonne…
Des sites de seconde main, il en existe des dizaines: eBay, 2ememain.be, Kapaza, etc... Ces plateformes populaires servent d'intermédiaires entre l'acheteur et le vendeur, avec parfois des petites commissions, ou des mises en avant payantes.
Cependant, ces sites permettent de vendre tout et n'importe quoi, sans aucun contrôle de qualité des marchandises ou d'authenticité des photos. Et on y trouve vraiment de tout, de la raquette de tennis comme neuve à la vieille table de jardin...
S'il y a bien des objets qui ont toutes les raisons du monde de se retrouver sur des sites de seconde main, ce sont les vêtements pour enfants. Ils sont généralement de bonne qualité car très chers à l'achat, et peu usés car peu portés - voir pas du tout quand il s'agit de cadeaux pour un nouveau-né, par exemple. Mais bien souvent, ils sont noyés dans la catégorie 'vêtements', et leur qualité est très variable.
"Sur les brocantes, les parents n'arrivent pas à vendre"
C'est dans les origines presque ancestrales de la vente d'objets de seconde main que Tom, habitant de Fraipont (région liégeoise), a puisé son inspiration pour concevoir son site, une "boutique en ligne des vêtements de marque de seconde main pour enfants de 0 à 5 ans", selon sa responsable de communication, qui nous a dressé le portrait du jeune site
"Je participais à des brocantes, et je voyais souvent des parents qui n'arrivaient pas à vendre les nombreux vêtements d'enfant qu'ils avaient. Je me suis dit qu'il devait certainement y avoir un meilleur moyen de procéder", nous a expliqué Tom, jeune père de famille de 31 ans, lui-même "papa depuis un mois".
Pour concrétiser son idée, Tom, qui travaillait "dans une boutique traditionnelle de marque à Liège", s'est entouré d'un ami qui "travaille dans le web". A deux, ils ont donc développé la boutique en ligne 'Les petits potes'. Le site a été lancé en août 2016, il est donc tout jeune.
Côté subside, Tom "a bénéficié d'une prime de la Région wallonne de 12.500€". Mais celle-ci était "délivrée en 4 tranches". Après la troisième (donc 8.000€ de prime au total), Tom a arrêté car "c'est énormément de démarches administratives, et le suivi n'est pas très clair ni rapide".
Tom dans son garage atelier, à Fraipont
Pas toutes les marques, et du "100% comme neuf"
Tom aurait pu créer une simple plateforme sur laquelle les gens mettaient eux-mêmes en vente leurs vêtements d'enfant de seconde main, comme c'est le cas sur les sites existants déjà (2ememain.be, des groupes Facebook, etc).
Mais il a préféré innover avec un concept plutôt original: les parents demandent un sac et une étiquette via le site, après inscription. "Ils le reçoivent gratuitement chez eux quelques jours plus tard, et ils le remplissent, avant de me l'envoyer en le déposant simplement dans un point relais près de chez eux. L'envoi est gratuit lui-aussi".
Dès que Tom reçoit le sac, il commence son tri. "J'inspecte les vêtements, je prends des photos et je fais des listings des vêtements acceptés et des vêtements refusés". Car le site ne fait que dans le "100% comme neuf", et se limite à
Les vêtements refusés sont donnés à une association
Une fois que Tom a fait son tri, il communique le prix auquel il va vendre les vêtements acceptés sur le site. Comment gagne-t-il sa vie ? "Il y a une commission de 50%, donc si un pyjama est vendu à 20€, les parents en gagnent 10". Cependant, 40% des vendeurs choisissent d'être payés en bon d'achat sur le site, gagnant dès lors un bonus de 5%.
Les parents reçoivent l'argent des ventes par tranche de 15€, et Tom leur garantit (leur donne, donc) l'argent promis "au maximum 6 mois après la mise en vente", même si les vêtements ne sont pas écoulés.
Les vêtements refusés sont soit donnés à une association, soit récupérés par les parents à leur frais, soit renvoyés gratuitement si les parents font un achat sur le site.
Je suis étonné, beaucoup de vendeurs choisissent d'être payés en bon d'achat plutôt qu'en liquide.
Conclusion
La plupart des parents fait face à un constat agaçant: beaucoup de vêtements pour enfant sont très peu portés (parfois pas du tout), et déjà trop petits. Or, ils coûtent souvent assez chers. Des petites reventes s'organisent un peu partout, souvent dans le petit cercle des amis ou de la famille, mais le succès n'est pas toujours au rendez-vous et il faut conserver, trier et trimballer les caisses.
C'est là qu'intervient Tom et son site "Les P'tits Potes". Au-delà d'une boutique en ligne, c'est surtout un concept original et pratique pour vendre et acheter des vêtements d'enfant en (très) bon état.
Ce jeune habitant de Fraipont de 31 ans, qui travaille pratiquement tout seul (réception et tri des vêtements, photos, mise en vente, envoi des achats, etc...) ne gagne pas encore vraiment sa vie avec le site, même si "le stock commence à être bon" après quelques mois d'existence. "Je reçois régulièrement des sacs, et les ventes se multiplient".
Un succès qui devrait se confirmer dans les mois à venir: