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C'est l'ultime visite pour certains proches de patients hospitalisés à l'hôpital Vivalia à Marche-en-Famenne. Dès ce lundi, ils ne seront plus admis dans l’établissement. Une mesure incompréhensible pour Julien, privé de contact avec sa maman. "C'est la visite qui guérit, c'est pas le médicament. En faisant quelque chose comme ça, on est dans quelque chose d'hallucinant. C'est hallucinant de laisser des gens comme ça seuls. On a mis en place les vaccins, on a mis en place les tests PCR, on a mis en place les conditions sanitaires avec les masques et les gels hydroalcooliques, et tout ça semble ne pas suffire", réagit notre témoin.
C'est ma femme... donc si elle a quelque chose je l'ai aussi
Même désarroi pour Dogan, dont l’épouse est hospitalisée. "C'est ma femme, je vis avec, je dors avec, donc si elle a quelque chose je l'ai aussi. Ça sert à rien ce qu'ils font. Et comme c'est dans les chambres, on ne va pas ailleurs. On a aucun autre contact donc c'est un peu idiot", confie-t-il.
"Une visite sur une journée, c'est pas ça qui va changer grand-chose. On nous demande déjà notre passeport covid pour rentrer…", s'exprime encore Magali, la mère d'un patient hospitalisé.
Le directeur s'explique
Les cas de Covid-19 sont en recrudescence ces derniers jours en province de Luxembourg. Pour la direction, il fallait réagir. "Les remontées du terrain nous ont averti que les gestes barrières lors des visites étaient de moins en moins respectés. Donc nous souhaitions de manière très stricte protéger nos patients", justifie pour sa part le directeur du Groupe Vivalia, Yves Evrard. "Le rôle de l'infirmière, c'est de soigner d'abord, d'accompagner le patient, et non pas de contrôler. C'est pour ça que nous avons mis à l'entrée des hôpitaux un contrôle très stricte".
Je vais me sentir seule
Des exceptions sont prévues pour les patients hospitalisés en soins intensifs, en soins palliatifs, en pédiatrie ou pour une longue durée. Les jeunes papas seront également admis à la maternité. Pour les autres, rien n’est prévu. "Une visite, ça réconforte un peu les gens qui sont hospitalisés. Moi j'ai trois enfants, je ne peux pas les voir. Je vais me sentir seule. C'est long la journée à l'hôpital", nous dit Cathy, une patiente hospitalisée. "S'il faut, il faut. Si la vague recommence, c'est obligatoire. Je suis complètement d'accord", estime pour sa part Marc, un autre patient.
Applicable dans les six hôpitaux du Groupe Vivalia, la mesure sera réévaluée en fonction de l’évolution de la pandémie.