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Pourquoi la situation est-elle plus inquiétante, aujourd'hui, à Liège, qu'ailleurs en Wallonie ? Comment expliquer que cette province soit passée au niveau d'alerte 4, sur le plan sanitaire ?
Première explication qui vient à l'esprit: la mentalité festive des Liégeois entrainant un relâchement dans le respect des règles sanitaires. Ce n'est pas la première fois que Liège est en tête des vagues de contaminations.
Philippe Devos, chef adjoint aux soins intensifs (CHC Mont Legia) s'avance: "Nous savons bien que nous Liégeois, sommes un peu "Le village gaulois". On aime faire la fête, défier les autorités et les règles. Est-ce qu'il y a un petit relâchement plus important ici sur le port du masque et les mesures de distances sociales ? En tout cas, c'est ce que tout le monde - dans mes collègues, infirmiers -relate dans son quotidien. On a fait beaucoup de fêtes en juillet et août."
Liège est aussi une grande ville qui draine beaucoup d'élèves, étudiants et travailleurs. La rentrée de septembre a surement joué un rôle. "Ça multiplie les gens dans des petites pièces, sans masque", remarque Christelle Meuris, infectiologue au CHU Liège. Elle poursuit : "N'oublions pas aussi qu'une pression a été mise pour que les gens retournent travailler en présentiel."
Le taux de vaccination en cause
L'infectiologue rappelle que la vaccination n'empêche pas un covid léger et de propager le virus. "Dans toutes les autres vagues, il y a chaque fois une vague qui commence et ensuite cela arrive de l'autre côté. La Belgique est un tout petit pays avec des gens fortement interconnectés. On a beaucoup pointé Bruxelles mais n'oublions pas que plein de gens vont y travailler ou prennent les transports en commun. Les gens bougent beaucoup."
Il y a certainement un impact des comportements qui sont différents à Liège
En cause aussi, la couverture vaccinale. Insuffisante pour les spécialistes. Exemple, en Wallonie 15% des plus de 65 ans ne sont pas vaccinés. Un chiffre qui inquiète les hôpitaux. Philippe Devos, chef adjoint aux soins intensifs (CHC Mont Legia): "Je pense qu'en Flandre rien ne se passera comme ils sont à 95% de vaccinés chez leurs personnes à risque. Pour eux, le coronavirus est fini. Pour nous, il continue à cause de cette problématique de vaccination."
Catherine Linard, géographe de la santé à l'université de Namur était l'invitée du RTL INFO 19 heures ce lundi. Elle y est allée également de ses hypothèses concernant Liège: "Il y a certainement un impact des comportements qui sont différents à Liège qu'ailleurs. Il y a aussi les taux de vaccination même si c'est moins flagrant qu'à Bruxelles. (…) Maintenant, il faut se dire aussi que la situation reste délicate dans toute la Wallonie. Même si c'est Liège qui augmente plus fort pour le moment, on est à des taux de reproduction qui sont proche de '1' dans tout le reste de la Wallonie et on est dans une période un peu plus délicate avec la rentrée, avec l'arrivée de l'automne et de l'hiver."