Partager:
Après avoir accueilli, mardi soir, une première famille ukrainienne, un couple et trois enfants, dans son centre d'Auderghem, le Samusocial a indiqué vendredi avoir attribué jeudi soir des places encore libres dans son centre d'Evere à cinq hommes seuls, dont trois ressortissants congolais qui étudiaient à Kiev. La permanence téléphonique de l'association a enregistré jeudi 33 demandes d'hébergement d'exilés ukrainiens, principalement des hommes.
En raison de la saturation de ses services, le Samusocial n'est actuellement pas en capacité d'accueillir la plupart des demandeurs. Ses équipes prêtent cependant main forte à celles de la Croix-Rouge de Flandre et de l'agence fédérale Fedasil pour ouvrir, vendredi soir, un centre de 100 à 250 places à Molenbeek-Saint-Jean. "Aujourd'hui, nos collègues apportent matériel de puériculture, langes, lait en poudre, vêtements de rechange pour équiper un service vestiaire sur place", explique la coordinatrice générale du pôle Asile et Migration du Samusocial, Marina Delhumeau.
De plus, huit travailleurs du Samusocial renforceront l'effectif des bénévoles du centre. Concernant les étudiants qui ont pu être hébergés, Céline Decourrière, référente psycho-médico-sociale au centre d'accueil pour hommes seuls d'Evere, raconte qu'"ils ont fui en bus, en train, et à la marche durant 40 km pour passer la frontière polonaise. Tous les trois veulent aujourd'hui être reconnus, non pas tant comme réfugiés, mais ils souhaitent surtout pouvoir reprendre leurs études".
Bruss'help, jeune coordinateur régional de l'aide aux personnes sans abri, a enregistré jeudi plus d'une quarantaine d'appels concernant des demandes d'hébergements d'exilés ukrainiens, dont un de l'ambassade d'Ukraine pour s'enquérir de la situation. L'ambassade britannique a également contacté ses services pour un groupe de plusieurs dizaines de personnes qui s'étaient présentées à sa porte. Plus de 90 personnes en provenance d'Ukraine ont, de plus, été signalées jeudi à Bruss'help par ses partenaires, notamment par des équipes faisant des maraudes. "L'interventionnisme d'état d'urgence en rue peut être évité", défendait, dès jeudi à l'heure des premières arrivées d'Ukrainiens dans la capitale, le directeur de Bruss'help, François Bertrand. "Nous attendons que des solutions lisibles et durables soient dégagées par les autorités fédérales en bon lien avec les Régions et communes".
Le Samusocial a assuré, vendredi, que ses équipes mobiles qui sillonnent les rues sont alertes pour orienter au mieux les exilés ukrainiens qu'elles pourraient rencontrer. Ses responsables sont par ailleurs disposés à évaluer avec les autorités régionales la nécessité d'activer des places d'accueil supplémentaires au sein de leur dispositif pour personnes sans abri.