Accueil Actu Régions Hainaut

Antonio, 14 ans, renvoyé des urgences pour "une grippe", décède quelques heures plus tard: "J'en veux au médecin parce qu'elle ne m'a pas écoutée", déplore sa maman

Le tribunal correctionnel du Hainaut, division Mons, a prononcé lundi la culpabilité d'un médecin urgentiste de l'hôpital Epicura d'Hornu pour l'homicide involontaire d'un adolescent âgé de 14 ans. Le médecin bénéficie de la suspension du prononcé de la condamnation pour une période de trois ans. L'hôpital et un pédiatre sont acquittés.

Le 28 novembre 2015, Antonio, 14 ans a été renvoyé chez lui après un passage aux urgences. L'adolescent se sentait mal, il avait des frissons et sa température était élevée. Le médecin urgentiste lui a administré une aspirine et un anxiolytique, estimant qu'il s'agissait d'un début de grippe. Or, le jeune homme souffrait d'un syndrome Opsi, depuis qu'on lui avait enlevé la rate à l'âge de cinq ans. Il est décédé chez lui, le soir-même, d'une septicémie pneumocoque.    

Il ressort de l'enquête que le médecin urgentiste qui l'a pris en charge ne s'est pas rendu compte du risque infectieux. Selon un collège d'experts désigné dans le cadre de l'enquête, l'urgentiste n'a pas pris en compte le dossier médical mentionnant les antécédents du patient. Il n'a, dès lors, pas cherché des informations dans la littérature médicale, accessible sur internet notamment. Selon les experts, l'urgentiste y avait accès et il devait dresser un tableau général du patient.  

Il ne savait pas marcher, ce n'est pas normal.

Pour les parents du jeune homme, c'est un combat de 7 ans qui prend fin aujourd'hui. "Je le revois cette journée-là. Je le revois partir. Je me dis que le temps passe et le chagrin est toujours là. Ça fait 7 ans, je vois les autres enfants grandir. Lui, je ne le vois plus", nous confie Ophélie, la maman d'Antonio. 

Les parents assurent avoir informé le médecin de l'état de santé de leur enfant et avoir insisté auprès du médecin. Ces derniers réclamaient un antibiotique, comme celui qu'un autre médecin avait administré au jeune homme en 2010. Ce médicament ne lui a pas été administré. "Je lui en veux parce qu'elle ne m'a pas écoutée. Et elle a vu qu'il n'était pas bien. Elle a vu qu'il sortait en chaise roulante et qu'il ne savait pas marcher. Ce n'est pas normal", confie la maman.

Découvrez notre enquête sur la mort d'Antonio sur RTL play.

À lire aussi

Sélectionné pour vous