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Le jour se lève sur Bruxelles et au lendemain des émeutes qui se sont produites dans le centre de la capitale les dégâts sont toujours visibles. Près de 200 casseurs ont cherché la confrontation avec les forces de l'ordre, ont vandalisé des véhicules, du mobilier urbain, des vitrines. Les violences se sont produites peu après le match Belgique-Maroc.
Le réveil est un peu difficile pour les habitants du quartier. Ayoub était là hier. Sa voiture était juste à côté de celle qui a brûlé. "Dès que la police nous a laissés passer, on a pu tous partir mais malheureusement, on n’a pas pu empêcher tout cela de se passer".
Ce matin, il en vient presque à regretter la victoire du Maroc, car pour lui les évènements d’hier soir risquent d’alimenter la haine envers sa communauté : "Ça leur donne des prétextes pour dire ‘voilà la jeunesse belge-marocaine, alors que malheureusement ce sont juste des gamins qui se sont amusés à faire n’importe quoi. On condamne, on aurait aimé que cela ne se passe pas comme ça".
Ce matin, les commerces et cafés rouvraient petit à petit. L'heure est à la constatation des dégâts survenus dimanche. Tous les commerces ont fermé vers 16h juste après le matche Belgique-Maroc. Ils sentaient que la fête tournait à l'émeute. Certains sont restés devant leur établissement pour tenter de protéger leur vitrine, mais en vain car des terrasses ont été dévastées, des chaises et des tables ont été balancées sur la route ou utilisées comme barricade voire directement jetées en direction des forces de l'ordre.
Hicham est propriétaire d’un magasin de chaussures. Hier, il est venu expressément protéger son magasin. Il est persuadé que les responsables ne sont pas du quartier. "Pour moi, ce sont des gens qui viennent de l’extérieur pour casser, pour faire des dégâts mais ce ne sont pas des personnes du quartier, parce que les commerçants du quartier, on essaye tous de se protéger pour ne pas avoir de problèmes". Beaucoup de riverains auraient souhaité une présence policière plus importante, pour éviter ces débordements.
Ce lundi, les habitants naviguent entre colère et incompréhension. Colère pour certains qui découvrent leur voiture abîmée, mais incompréhension surtout face à ces comportements que tous condamnent. C'est leur image aussi qui a été ternie, celle de l'immense majorité des Belgo-marocains qui n'aspirait qu'à savourer l’instant de fête, mais gâché par quelques dizaines de casseurs.