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(Belga) L'abattage à "une échelle industrielle" en Australie de milliers de chevaux de course à la retraite va faire l'objet d'une enquête, ont annoncé mardi les autorités, quelques jours après le scandale suscité par cette affaire.
L'abattage de chevaux de course n'est en soi pas illégal en Australie mais, au terme d'une enquête menée pendant deux ans, la chaîne Australian Broadcasting Corporation (ABC) a affirmé la semaine dernière que cette pratique était beaucoup plus répandue que ce que l'on croyait. Selon ABC, la viande de ces chevaux a été expédiée à l'étranger, notamment dans plusieurs pays européens, au Japon et en Russie, afin de servir à la consommation humaine ou de nourriture pour les animaux de compagnie. Des images filmées en caméra cachée montrent des employés d'un abattoir au nord de Brisbane, la capitale du Queensland, infliger des coups aux animaux, ce qui a incité la Première ministre de cet Etat, Annastacia Palaszczuk, à ouvrir une enquête "urgente" sur le sort réservé à ces animaux. "Les images étaient profondément troublantes et épouvantables", a-t-elle déclaré au Parlement du Queensland. "Je veux m'assurer que nous ne négligeons aucun détail et que nous faisons tout notre possible pour éradiquer la cruauté envers les animaux", a-t-elle ajouté. Le secteur des courses hippiques affirme que moins d'un pour cent de ces chevaux finissent à l'abattoir ou à l'équarrissage. Certains Etats comme la Nouvelle-Galles du Sud imposent que l'on réserve une seconde existence à tous les animaux cessant de courir. Environ 4.000 bêtes "disparaissent" chaque année, selon ABC. "Nous parlons de la destruction d'animaux à une échelle industrielle", a déclaré à ABC, Paul McGreevy, professeur de sciences du comportement et du bien-être animalier à l'Université de Sydney. La chaîne est également parvenue à identifier certains des animaux tués dans l'abattoir du Queensland en retrouvant leur trace dans le registre officiel en ligne du secteur hippique, l'Australian Stud Book. Elle avance ainsi que 300 bêtes, qui avaient remporté un total de près de cinq millions de dollars australiens (trois millions d'euros) en courses, avaient été abattues en 22 jours dans cet abattoir. De nombreuses personnalités de l'univers des courses ont condamné ces mauvais traitements et appelé à des réformes. La Queensland Racing Integrity Commission, un organisme de surveillance chargé de protéger le bien-être des animaux de course, sera chargé de cette enquête dont les conclusions sont attendues début 2020. (Belga)