Accueil Actu

Attaque à la préfecture de police de Paris: la femme de l'assaillant affirme que son mari a "entendu des voix"

Quatre policiers, dont une femme, ont été tués jeudi à coups de couteau dans la préfecture de police de Paris par un employé qui a été ensuite abattu par les forces de l'ordre, dans une attaque inédite au mobile inconnu.

L'épouse de l'homme qui a tué jeudi à coups de couteau quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris a décrit aux enquêteurs un "comportement inhabituel et agité" de son mari la veille au soir, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Placée en garde à vue jeudi, la femme de cet agent administratif de 45 ans, abattu par un policier, était entendue par les enquêteurs de la brigade criminelle. Les perquisitions menées jeudi au domicile du couple à Gonesse, en région parisienne, n'ont pas révélé d'éléments accréditant l'hypothèse d'une radicalisation violente de cet homme, converti à l'islam il y a 18 mois, a précisé cette source proche du dossier.

Selon des informations rapportées par BFM TV, l'épouse de l'assaillant a assuré aux enquêteurs que la nuit précédent le drame, son époux aurait entendu "des voix". Il se serait réveillé brutalement et aurait été pris d'une crise de démence.


Il travaillait en tant qu'informaticien à la Direction du renseignement

Le matériel informatique saisi lors de la perquisition était toujours en cours d'examen vendredi, a-t-elle ajouté. Jeudi en milieu de journée, cet homme né en Martinique (Antilles françaises) a semé la mort au sein même de la préfecture de police de Paris, située dans le cœur historique de la capitale française, près de la cathédrale Notre-Dame, et qui regroupe plusieurs grandes directions de la police parisienne.

Il travaillait en tant qu'informaticien à la Direction du renseignement et souffrait de surdité. Il était employé à la préfecture de police depuis 2003. Muni d'un couteau de cuisine, il a d'abord tué deux policiers et un agent administratif, dans deux bureaux au premier étage du bâtiment, selon une source proche de l'enquête. Il s'en est ensuite pris, dans un escalier, à deux femmes: une policière et une employée à la direction du personnel.

La première a été mortellement blessée. L'assaillant a été abattu dans la cour de la préfecture. Un autre fonctionnaire a été blessé et conduit à l'hôpital. De source judiciaire, le pronostic vital des deux blessés n'est pas engagé. Cette tuerie est survenue au lendemain d'une manifestation de milliers de policiers à Paris pour une "marche de la colère".

Cette mobilisation inédite en près de 20 ans était motivée par une surcharge de travail et de tensions liée au mouvement social des "gilets jaunes", entrés en fronde contre la politique sociale et fiscale du gouvernement depuis près d'un an, et un bond des suicides au sein de la police (52 depuis janvier), un mal endémique dans l'institution.

À lire aussi

Sélectionné pour vous