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Les pharmacies russes manqueraient déjà d'insuline et d'autres produits pour le traitement du diabète fabriqués à l'étranger, a indiqué mercredi le quotidien russe Kommersant, qui décrit une pénurie de matières premières pour la fabrication de médicaments.
L'Agence fédérale russe de surveillance médicale (Roszdravnadzor) et l'association des pharmacies attribuent les pénuries d'insuline à une "demande urgente des consommateurs", tout en notant que la plupart des médicaments pour diabétiques sont produits en Russie et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter, cite Kommersant.
Les patients interrogés par le média expliquent à leur tour que cette ruée relève du fait que les autres dispositifs médicaux utilisés par les diabétiques sont eux produits à l'étranger, s'attendant donc soit à une pénurie, soit à un forte inflation et achetant donc en prévision.
Bien que les sanctions occidentales ne visent pas l'industrie pharmaceutique, Kommersant prévoit que les entreprises russes pourraient se retrouver sans matières premières et composants importés.
Selon le quotidien économique, l'Europe a presque cessé les livraisons. Les importations depuis la Chine et l'Inde, qui comptent pour près de 80% des matières premières pharmaceutiques importées, tarderaient elles en raison de chaînes d'approvisionnement fortement perturbées.
Les stocks locaux devraient durer de trois à six mois.
Après la chute de l'URSS, la Russie s'était retrouvée presque sans industrie pharmaceutique.
Longtemps dépendant des laboratoires occidentaux, le pays a mis en place un effort de rattrapage par un programme de substitution des importations, avec l'objectif de devenir un pays exportateur. Cette politique a été nourrie par les sanctions et contre-sanctions que s'infligent Russes et Occidentaux.
Mais la production locale dépend encore de l'importation des matières premières.