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Mercedes a choisi Lewis Hamilton quitte à créer la polémique: le Britannique s'est vu offrir la victoire au Grand Prix de Russie par son équipe, qui a demandé à Valtteri Bottas de lui céder la première place dimanche.
Avec cinq manches encore à disputer, le Britannique compte désormais 50 points d'avance sur son dauphin au classement des pilotes, l'Allemand Sebastian Vettel (Ferrari), 3e sur le circuit de Sotchi.
L'écurie allemande avait prévenu qu'elle ne s'interdirait pas de donner des consignes à ses pilotes quand les titres seraient en jeu, une manoeuvre controversée mais autorisée.
Cette victoire d'Hamilton devant son coéquipier fait doublement ses affaires, chez les pilotes et chez les constructeurs, car la marque à l'étoile compte désormais 53 points d'avance sur Ferrari.
"C'est décevant pour un pilote et une équipe, a immédiatement reconnu Toto Wolff, le patron des Flèches d'argent. Mais la dure réalité a voulu que l'on puisse augmenter notre avance dans un Championnat qui a été très compliqué par moments. Parfois, il faut faire ce genre de choix et c'est ce qu'on a fait aujourd'hui."
Bottas, parti en pole position devant son leader, s'est effacé au 25e tour après en avoir reçu l'ordre par radio. "Lewis était en danger face à Vettel. Il avait une petite cloque (sur son pneu arrière gauche)", lui a-t-on ensuite expliqué.
Le Finlandais a demandé s'il pouvait reprendre sa place dans le dernier tour mais son équipe n'a pas honoré sa requête.
- "Difficile pour Valtteri" -
Hamilton, qui a tenu à faire monter son équipier à ses côtés sur la première marche du podium, a assuré "ne jamais s'être senti ainsi après une victoire", évoquant "des sentiments contradictoires".
"En temps normal, nous serions ravis (de ce doublé), mais je peux comprendre à quel point c'est difficile pour Valtteri", a-t-il ajouté.
Encore moins expressif qu'à l'accoutumée, Bottas a parlé à plusieurs reprises d'une "journée très difficile". "Mais en fin de compte, Lewis se bat pour le titre pilotes et l'équipe pour le titre constructeurs", a-t-il rappelé, fataliste.
Au risque de décevoir les amateurs de "vraies" courses, si près de la fin de saison, la stratégie a prévalu. "En se mettant à leur place, le choix était évident", a d'ailleurs estimé Vettel.
Celui-ci "croit toujours en ses chances (de titre) même si elles s'amenuisent" depuis trois GP, à chaque fois remportés par Hamilton. "Il suffit d'un abandon...", a-t-il rappelé.
Avant que les consignes de Mercedes ne changent la physionomie de la course, les deux rivaux s'étaient livré un beau combat pour la deuxième place.
Rappelé aux stands pour changer de pneus au 15e tour, le Britannique était ressorti derrière l'Allemand, rentré un tour plus tôt. Agacé, il était immédiatement passé à l'attaque et était parvenu à reprendre sa place dès le seizième tour.
- Verstappen brillant -
Le Finlandais Kimi Räikkönen (Ferrari), le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) et l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull) ferment la marche pour les trois "top teams".
Ces deux derniers sont remontés respectivement des 19e et 18e places sur la grille, après avoir été pénalisés pour des changements de moteur et de boîte de vitesses au-delà des quotas autorisés.
Verstappen, qui fêtait ses 21 ans dimanche, a été particulièrement brillant. Remonté à la 13e place après un tour et dans le top 6 après six tours, il a mené entre les 20e et 42e, avant de rentrer au stand pour changer de pneus.
Le Monégasque Charles Leclerc (Sauber), le Danois Kevin Magnussen (Haas), le Français Esteban Ocon (Force India) et le Mexicain Sergio Pérez (Force India) complètent le top 10, alors que l'autre tricolore Romain Grosjean (Haas) est 11e.
Les Toro Rosso du Français Pierre Gasly et du Néo-Zélandais Brendon Hartley ont été contraintes à l'abandon après cinq tours suite à des problèmes mécaniques.