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Négociations entre la Russie et l'Ukraine: le président Zelensky voit des "signaux positifs"

La Russie s'est engagée à réduire les combats autour de Kiev et d'une deuxième grande ville en Ukraine, à l'issue de pourparlers de paix à Istanbul, dans lesquels le président ukrainien a vu des signes "positifs" mardi, sans pour autant atténuer les doutes des Occidentaux quant aux intentions de Moscou. "Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes", a affirmé M. Zelensky dans un message-vidéo.

L'état-major ukrainien s'est de son côté montré encore plus sceptique. "Le soi-disant 'retrait des troupes', est probablement une rotation d'unités individuelles qui vise à tromper le commandement militaire des Forces armées ukrainiennes", a-t-il jugé dans un communiqué mardi soir. Après trois heures de discussions à Istanbul, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a lui fait état de "discussions substantielles" et dit que les propositions "claires" de Kiev en vue d'un accord seraient "étudiées très prochainement et soumises au président" Vladimir Poutine.

L'optimisme a aussitôt regagné les marchés boursiers, en nette hausse mardi, après ces annonces d'avancées dans les discussions, qui ont fait reculer le pétrole et bondir le rouble.

Des annonces toutefois accueillies avec beaucoup de circonspection par les dirigeants occidentaux qui assurent vouloir juger Moscou sur ses actes. "On verra s'ils tiennent parole", a dit mardi le président américain Joe Biden à des journalistes, peu après s'être entretenu avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien. "Il semble y avoir un consensus sur le fait qu'il faut voir ce qu'ils ont à offrir", a-t-il ajouté.

Une rencontre Poutine-Zelensky pour bientôt ?

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l'invasion russe sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens mardi à Istanbul. "Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", a déclaré le vice-ministre russe de la Défense. "Après la discussion substantielle d'aujourd'hui, nous nous sommes entendus et proposons que la rencontre se fasse pour parapher l'accord", a-t-il dit.

L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, selon le négociateur en chef ukrainien.

"Des actes, pas des paroles"

A Londres, un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson a déclaré que Londres jugerait "Poutine et son régime sur ses actes, pas ses paroles". Le Royaume-Uni organisera jeudi une conférence de donateurs pour mobiliser davantage d'armes létales pour l'Ukraine. Auparavant, ces dirigeants occidentaux avaient mis en garde contre tout "relâchement" face à l'invasion russe, et exprimé "leur détermination à continuer d'accroître le coût payé par la Russie pour son attaque brutale de l'Ukraine.

Selon le négociateur russe, un sommet entre MM. Poutine et Zelensky serait possible en cas d'accord pour mettre fin aux hostilités. Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Moscou avait toujours écarté cette demande de Kiev. De son côté, le négociateur en chef ukrainien David Arakhamia a aussi estimé que les conditions étaient désormais "suffisantes" pour une rencontre au sommet entre MM. Poutine et Zelensky.

Autre déclaration porteuse d'espoir après près de cinq semaines de conflit: le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait "réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", dans le nord du pays.

Mais le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, a estimé que les forces russes autour de Kiev avaient certes entamé un "repositionnement" mais "pas un vrai retrait".

"Nous pouvons confirmer que nous avons vu un petit nombre" de troupes "commencer à se repositionner", a-t-il dit. Mais "nous devons être prêts à voir une offensive majeure contre d'autres zones d'Ukraine" et "cela ne signifie pas que la menace contre Kiev soit terminée".

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