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Le docteur Thierry Berghmans, chef de la clinique d’oncologie thoracique à l’institut Bordet, était en direct du RTL INFO 13 heures d’Olivier Schoonejans, pour présenter les avancées de la recherche.
Olivier Schoonejans: Le cancer du poumon est le plus mortel, ce n’est pas forcément le plus fréquent, mais on en meurt plus, pour quelle raison?
Thierry Berghmans: Une des causes principales, c’est en fait son diagnostic à un stade tardif, au moment où déjà le cancer s’est étendu et a donné des métastases. A ce stade, les chances de guérison de la maladie sont plus faibles que si vous trouvez une tumeur à un stade précoce, qui peut alors être opérée.
O.S.: Pour quelles raisons le détecte-t-on tard, parfois trop tard?
T.B.: En règle générale, parce qu’il donne peu de symptômes, ou bien parce qu’on n’a pas prêté attention à des petits symptômes annonciateurs, comme par exemple une nouvelle toux ou une nouvelle modification d’une toux, la toux du fumeur.
O.S.: Si on sent que ça change, il faut aller voir le médecin et discuter ensemble, pour aller faire un test?
T.B.: Il faut en tout cas être attentif, et s’il y a quelque chose qui traîne, qui apparaît anormal, en parler d’abord au médecin généraliste, qui peut aiguiller les patients à risque vers un pneumologue, ou un oncologue.
Il ne faut pas négliger le tabagisme passif, qui est une cause relativement fréquente du cancer du poumon
O.S.: La cigarette, le tabac, c’est la cause numéro 1 de déclenchement du cancer du poumon?
T.B.: C’est le facteur de risque principal, il y en a bien d’autres. C’est surtout le tabagisme actif, mais il ne faut pas négliger le tabagisme passif, qui est une cause relativement fréquente du cancer du poumon.
O.S.: Le conseil, c’est d’arrêter de fumer, voire de ne pas commencer...
T.B.: Les deux. Arrêter de fumer est difficile. On a pas mal d’aides qui sont disponibles, donc il faut essayer d’aider le patient fumeur à arrêter, mais c’est vrai qu’il faudrait investir fortement dans le tabagisme chez les jeunes. Et empêcher de débuter le tabagisme.
O.S.: Il y a des progrès qui se font pour soigner ce type de cancer. On arrive de plus en plus à cibler les cellules touchées pour limiter les chirurgies invasives?
T.B.: On essaie de limiter les tumeurs à un stade précoce. Des études sont en cours et ont déjà démontré l’intérêt du dépistage par scanner thoracique. Il y a d’autres approches, comme essayer de délimiter mieux la tumeur pour permettre au chirurgien des résections plus limitées.
O.S.: Le Télévie, c’est dans deux jours. Quel est l’impact du Télévie sur les recherches par rapport au cancer du poumon et sur l’avancée du dépistage?
T.B.: Sur le dépistage, ce sont des études beaucoup plus larges. Il est important de sensibiliser tant la population que le monde politique à cette épidémie. Le Télévie est là pour nous aider à développer de la recherche à la fois dans le cancer pulmonaire, mais à travers l’ensemble des cancers, sur la recherche de nouvelles cibles de traitement.