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Vous êtes nombreux à nous poser la question via le bouton orange Alertez-nous depuis le début de l'épidémie, vous irritant des mesures restrictives tombant comme la pluie sur notre pays.
L'Italie, pays le plus touché d'Europe par le coronavirus, a franchi le lundi 16 mars le cap des 2000 morts victimes du Covid-19. Cela reste quatre fois moins que le nombre estimé de personnes (8000) qui décèdent de la grippe saisonnière chaque année selon l'Institut italien de Santé Publique . "N'oublions pas qu'en Italie la grippe est l'une des 10 causes principales de décès", rappelle l'Institut qui ajoute que chaque année environ 9% de la population est infecté par le virus de la grippe.
En Belgique, une épidémie de grippe modérée touche environ 5 % de la population (550 000 sur 11 millions d’habitants) et le double de la population lorsqu'elle est plus intense.
Aux États-Unis, où de nombreux médias ont comparé coronavirus et grippe saisonnière ces dernières semaines, 13 millions d'habitants ont déjà été atteints par le virus cet hiver, avec 120.000 hospitalisations et plus de 6.600 décès. En moyenne, chaque année, la grippe provoque des complications chez plus de 5 millions d'humains à travers le monde, tuant jusqu'à 650.000 individus les années où ses souches sont les plus virulentes.
Par ailleurs, la grippe touche beaucoup les enfants et s'avère dangereuse pour les femmes enceintes alors que le coronavirus est essentiellement dangereux pour les personnes âgées ou présentant des fragilités de leur système immunitaire (malades chroniques).
Alors, pourquoi le coronavirus qui, jusqu'à présent, a tué 7.000 personnes (pour 175.000 cas testés positifs mais il y en a certainement beaucoup plus), même si elle semble plus létale que la grippe (car elle affecte plus les individus fragiles) entraîne-t-elle des mesures extrêmes comme la fermeture des écoles, des confinements généraux et, peut-être, une récession économique, alors que ce n'est pas le cas de la grippe ?
En fait, c'est parce qu'on... ne sait pas. On ne sait pas comment l'épidémie va évoluer, on ne connait pas le virus (ou en tout cas pas encore bien car les connaissances progressent de jour en jour), on n'a pas l'habitude de le combattre depuis des décennies comme la grippe, on ne dispose ni de vaccin, ni même d'un médicament efficace.
Pour la grippe saisonnière, il en va tout autrement. Elle fait des ravages mais on sait exactement ce qu'il faut faire. Et cela a été très bien résumé par le Dr Anthony Fauci. En ce qui concerne la grippe saisonnière, "je peux vous garantir qu'une fois en mars et avril, le nombre de cas de grippe va diminuer. On peut prédire de manière assez sûre quelle sera l'étendue des hospitalisations et la mortalité", expliquait récemment le docteur Fauci, également directeur de l'Institut National des maladies infectieuses, lors d'une conférence à la maison Blanche aux Etats-Unis. Mais pour le coronavirus, concluait-il, "à l'heure actuelle, il y a beaucoup d'inconnues".
Dès lors, la voie à suivre demandée par les médecins et épidémiologistes est celle du principe de précaution. Et il reviendra aux chercheurs du monde entier d'apporter des réponses à ce virus dans les mois et années à venir.
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