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(Belga) Dans une tribune publiée samedi par une vingtaine de journaux à travers le monde, plus de 3.000 chercheurs de 600 universités plaident pour une société plus démocratique et plus durable à la sortie de la crise du coronavirus. Ils appellent ainsi à "démocratiser l'entreprise, démarchandiser le travail et dépolluer la planète".
Les signataires font le constat que notre modèle actuel n'est pas durable et sont convaincus que seul un changement sociétal profond permettra de lutter contre la crise sanitaire, climatique, économique et politique. Au départ, une simple observation : "les humains au travail ne peuvent être réduits à des 'ressources'". Selon eux, les travailleurs doivent être considérés comme des citoyens dans l'entreprise. Les chercheurs plaident pour une augmentation des salaires les plus bas, une réduction des écarts salariaux, mais aussi pour une plus grande participation à la prise de décisions de l'entreprise. Le travail ne peut pas être considéré comme une simple marchandise, considèrent-ils. "La logique de rentabilité ne peut pas décider de tout, et de même qu'il faut protéger certains secteurs des seules lois d'un marché non régulé, il faut aussi assurer à chacun l'accès à un travail qui lui permette d'assurer sa dignité", affirment-ils. Ainsi, ils proposent par exemple de créer une garantie d'emploi pour tous. Les signataires appellent également les Etats à imposer une vraie démocratie interne au sein des entreprises, en plus du respect des normes sociales et environnementales strictes. "Car ce sont les entreprises gouvernées démocratiquement qui seront prêtes pour mener la transition écologique", insistent-ils. "Notre responsabilité, en tant que scientifiques et chercheuses et chercheurs, est d'aider la société à choisir son futur, en transmettant des connaissances utiles, basées sur des études rigoureuses concernant les différentes manières pour la société de s'organiser. Grâce à leurs recherches, les académiques peuvent aider la société à apprendre des erreurs passées et à élaborer des alternatives qui mettent fin au statu quo, afin de mettre nos société sur la route d'un futur économique à la fois démocratique et durable", affirment Isabelle Ferreras, Julie Battilana et Dominique Méda, les trois chercheuses belge et françaises à l'initiative de ce manifeste. (Belga)