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Les inconvénients semblent prendre le dessus tant pour les personnes qui ont pu retourner partiellement ou complètement sur leur lieu de travail que pour celles qui sont toujours restées dans ce mode de fonctionnement.
"On ne voit personne"
Pour Yannick, informaticien du côté de Namur, ce retour du télétravail obligatoire ne change rien à son quotidien. Dans son entreprise, il avait le droit de revenir une seule fois par semaine même lorsque le télétravail n’était plus obligatoire. Pour lui, il y a du pour et du contre : "Malheureusement on a pris l’habitude même si ce n’est pas l’idéal. Il y a certains avantages : le fait de ne pas devoir conduire, de ne pas perdre du temps dans les embouteillages, et puis un certain confort. On fait quelques économies, on mange chez soi, on ne se déplace pas, donc ça ça coute un peu moins cher aussi. Mais bon, on ne voit personne quoi. Il y a tout le côté humain. Quand on va au travail c’est aussi pour parler avec ses collègues d’autre chose que du travail. Mais quand on est en réunion derrière son ordinateur on a moins tendance à le faire."
"Je ne bouge plus du tout"
Nathalie, employée pour une mutualité, est en télétravail total depuis 20 mois et n’a pu revoir ses collègues qu’à 4 reprises : "On a eu très très peu de cas donc je suis certaine que le télétravail ça fonctionne. Mais quand est-ce que ça va s’arrêter ? Quand est-ce que professionnellement je vais pouvoir reprendre mon travail de manière normale comme avant ? Je finis par ne vivre que dans ma maison. En fait je ne fais plus rien, je ne bouge plus du tout. Quand on rentrait du bureau et qu’on était dehors, on se disait ‘tiens, je vais aller faire un petit tour là ou un petit tour là’, parce ce qu’on passait devant."
Double télétravail dans un 25 m²
Enfin, Romain lui travaille dans les assurances. Il a eu l’occasion de retourner sur son lieu de travail au minimum deux jours par semaine pendant un certain temps. Mais le voilà de nouveau coincé à deux dans un espace trop petit. "Moi je vis dans un 25 m² à Bruxelles avec ma copine qui travaille aussi dans un travail similaire au miens, c’est-à-dire qu’on a beaucoup d’appels à effectuer. Et donc la cohabitation est assez difficile parce que nous deux on doit faire du télétravail et on n’a pas de pièce séparée à part la salle de bain. Donc ça veut dire que lorsque quelqu’un est en réunion l’autre est en réunion aussi. Et on ne s’entend plus. C’est compliqué aussi au niveau de la concentration et de la communication envers les collègues qui vont entendre du bruit de fond etc. Donc de mon côté, ce n’est vraiment pas une situation facile à vivre."
L'aveu que les règles dans les entreprises en marchent pas?
De plus, "on peut dire tout ce qu’on veut, malgré tous les outils qui existent, il y a toujours une perte de productivité notamment au niveau de la communication lorsqu’on ne travaille pas l’un à côté de l’autre dans le même endroit de travail". Et puis, il comprend difficilement ce retour en arrière vu l’ensemble des mesures mises en place dans les entreprises. "Porter le masque lorsqu’on n’est pas devant son écran, respecter des distanciations sociales, les salles de réunion limitées à un certain nombre de personnes, … On voit ici que suite à la hausse des contaminations, on dit un peu que ces règles-là, pour eux ils n’y croient pas."
Rappel de la règle du retour au télétravail :
Le télétravail est obligatoire dans toutes les entreprises, associations et services, pour toutes les personnes occupées auprès de ceux-ci, quelle que soit la nature de leur relation de travail, sauf si c'est impossible en raison de la nature de la fonction, de la continuité de la gestion de l'entreprise, de ses activités ou de ses services.
Jusqu’au 12 décembre 2021 inclus, il est possible de se rendre sur son lieu de travail maximum un jour par semaine par personne. Par jour, un maximum de 20% de ceux pour qui le télétravail est obligatoire peuvent être présent simultanément.
À partir du 13 décembre 2021, ce moment de retour peut s’élever à maximum deux jours par semaine par personne. Par jour, un maximum de 40% de ceux pour qui le travail à domicile est obligatoire pourront être présent simultanément dans l'unité d'établissement.