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Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke l'a indiqué sans équivoque : le secteur Horeca ne rouvrira pas le 1er mars. Quand on évoque les cafés et les restaurants, on entend souvent les gérants expliquer à quel point ces mesures pénalisent leurs activités. Mais derrière eux, beaucoup de travailleurs sont concernés. Des commis en cuisine au serveur en salle, ils sont tous privés de leur travail et en souffrent énormément.
Il y a plus de trois mois, Karim servait ses derniers clients avant la fermeture de l'Horec. Quand il revient sur place aujourd'hui, il a le cœur serré : "C'est triste, un petit pincement au cœur". Ce chef de rang dans une brasserie bruxelloise redoute toujours d'apprendre une mauvaise nouvelle en ouvrant son courrier. "Je vais à ma boîte aux lettres avec un pincement au cœur, je ne sais pas si je vais trouver un courrier du patron qui licencie son personnel ou qui a fait faillite, on ne sait pas". Depuis mai 2020, dans les établissements Horeca bruxellois de plus de 50 personnes, 6 % des travailleurs ont perdu leur emploi.
Je commence à avoir peur, à être stressé. J'ai du mal à dormir la nuit
Les autres sont à l'arrêt et tous n'ont pas pu se lancer dans une autre voie. Serveur dans un restaurant de Louvain-la-Neuve, Jebrans a saisi l'opportunité de rejoindre les équipes d'une maison de repos pendant les deux confinements. Une activité bénéfique qui lui a permis "de croiser de nouvelles personnes, de créer de nouveaux liens", difficile en temps de confinement. Jebrans s'estime alors chanceux.
Aujourd'hui, il attend de pouvoir retrouver son bar, ses clients et ses collègues, finalement un peu de lien social. Son collègue Moustapha attend lui aussi la reprise. Son moral est au plus bas après des mois de fermeture : "Je commence à avoir peur, à être stressé. J'ai du mal à dormir la nuit. En 10 ans à travailler ici, je ne pouvais pas imaginer une seule seconde que la situation actuelle puisse être possible".
Des coûts toujours présents
Les conséquences sont aussi financières. Tous ces travailleurs ont perdu des pourboires et des heures supplémentaires. Avec le chômage temporaire, ils perdent aussi 30 % de leurs revenus et continuent de coûter cher à l'employeur. "Avec le coût des assurances, le pécule de vacances et la prime de fin d'année, finalement un travailleur coûte entre 600 et 1.000 euros par mois à l'employeur", explique le secrétaire permanent du Syndicat Libéral Cavier Muls.
Le secteur réclame aujourd'hui des perspectives, une date de réouverture pour ne pas sombrer.
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