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La Marche pour le climat a rassemblé au moins 65.000 personnes ce dimanche à Bruxelles, selon les calculs de la police de Bruxelles-Ixelles. Les organisateurs parlent même de 70.000 à 75.000 personnes.
Un véritable succès qui a des conséquences. Car cette marée humaine a largement utilisé les trains pour venir dans la capitale... et une fois la manifestation terminée, beaucoup se sont dirigés vers les gares et stations de métro bruxelloises pour prendre le chemin du retour. Pour certains, le retour a été un véritable challenge, comme l'illustrent les témoignages critiques que nous avons reçus. D'autres voyageurs que nous avons interrogés ont, de leur côté, confié qu'il était normal de devoir attendre quand il y a un nombre si important de participants.
La gare Centrale bondée à 17h.
Pourtant, de son côté, la SNCB affirme avoir "fait le maximum" pour adapter son offre. Au final, 11.000 places supplémentaires ont été créées en comparaison à un dimanche habituel.
La police a dressé un cordon de sécurité pour empêcher les gens de tomber sur les rails
Nous avons pu joindre Johan. Déjà pour rejoindre la manifestation, elle a rencontré des difficultés. "La SNCB a mis des trains très petits, c'étaient les anciens modèles de train. Je pense que beaucoup de personnes qui se rendaient à la manifestation ont dû avoir du mal à rentrer dans un train et à s'asseoir", a-t-elle confié.
La Marche pour le climat s'est ensuite très bien déroulée, jusqu'à devoir rentrer chez elle à Gembloux. Aux alentours de 16h, Johan s'est dirigée vers la gare de Bruxelles-Schuman. "C'était impossible d'arriver sur le quai. La police a même fait un cordon de sécurité pour empêcher les gens de tomber sur les rails. C'était complètement bouché", a décrit Johan.
Notre manifestante s'est alors dirigée vers la gare de Bruxelles-Nord. "Là ça a été un peu mieux, mais il y avait beaucoup de retards sur les lignes, des trains supprimés... On a vu un train vers Namur annulé, puis le nôtre a eu beaucoup de retard", a expliqué Johan.
Après une longue attente, elle a finalement pu grimper dans un train, direction la maison. "A l'arrêt Luxembourg, des gens n'ont pas pu monter parce que le train était déjà complet. Tout le monde est très serré", nous a-t-elle confié par téléphone, alors qu'elle était encore dans le convoi.
Nous avons laissé passer deux trains bondés avant de prendre le troisième
Quant à Sébastien, il nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous. Ses mots sont durs envers la société des chemins de fer belge. "La SNCB a prouvé aujourd'hui son ingérence. Au départ de Bruxelles-Luxembourg, nous avons laissé passer deux trains bondés avant de prendre le troisième train en direction de Namur", nous a-t-il confié. À bord, les passagers sont entassés les uns sur les autres. "La SNCB n'est pas prête pour le changement", conclut Sébastien.
De nombreux passagers philosophes: "C'est normal qu'il y ait beaucoup de monde, c'est une bonne chose"
À côté des réactions irritées, d'autres passagers se sont montrés plus philosophes. "On a passé une après-midi chaleureuse, dans le bon sens du terme, et on va y arriver", a réagi une voyageuse. "C'est bon qu'il y a du monde, ce sont tous des gens qui ont participé à la manifestation. Si nous étions tout seul, ça aurait été pire", a commenté un homme.
Ce matin aussi, sur les quais bondés, de nombreuses réactions étaient positives. "C'est normal qu'il y ait beaucoup de monde, c'est une bonne chose. Au pire on prendra le prochain", a confié un homme dans une file d'attente.
La réponse de la SNCB: le maximum a été fait
Bien conscience que de nombreuses personnes utiliseraient le train pour se rendre à la manifestation pour le climat à Bruxelles, la SNCB s'était préparée à l'événement dès ce dimanche matin. "Nous avons mis tous nos moyens disponibles pour renforcer la capacité de nos trains et pour accueillir un maximum de voyageurs. D'une part, nous avons ajouté des trains sur le réseau vers Bruxelles. D'autre part, nous avons renforcé certains trains. Ce qui correspondait à une capacité supplémentaire de plus de 11.000 places assises par rapport à un dimanche habituel. C'est 30% d'offre en plus par rapport à ce qui est prévu un dimanche habituel pour arriver à Bruxelles-Nord entre 11h30 et 13h30", a expliqué Elisa Roux, porte-parole de la SNCB. Concrètement, quatre trains supplémentaires ont relié Bruxelles pour la manifestation.
Face à l'afflux plus important que prévu, difficile pour l'entreprise de chemins de fer d'adapter si vite son offre. "C'est vrai qu'en temps réel ce n'est pas toujours possible de renforcer, parce que mettre des trains en plus sur le réseau, ça demande toute une logistique. Ça demande des moyens humains, donc rappeler des conducteurs et des accompagnateurs. Ça demande des sillons bien sûr. Ça demande aussi du matériel disponible", a précisé Elisa Roux.
Après avoir observé les difficultés rencontrées le matin pour rejoindre Bruxelles, la SNCB affirme avoir tenté d'augmenter l'offre pour le retour. "Nous avons pu encore renforcer la capacité. On a encore pu rajouter des trains sur le réseau et en renforcer d'autres", a conclu la porte-parole de la SNCB. Pour le retour, la SNCB a affreté six trains en plus pour ramener les manifestants. Des wagons supplémentaires ont aussi été ajoutés aux trains habituels.