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Dans les différentes unités de soins intensifs du Grand hôpital de Charleroi, il y a 13 patients contre 59 au plus fort de la crise. Des chiffres plutôt bons, mais dans tous les services, les soignants doivent pallier l'absence d'une partie du personnel. Il y a 10% d'absentéisme dans cet établissement de Gilly, un pourcentage jamais atteint ici.
"C'est difficile. Chaque jour c'est compliqué. On a quand même pas mal de collègues qui sont absents dû au covid, et donc on en a quand même quelques-unes dans notre entourage, et c'est vrai qu'il faut combler cette absence avec le personnel qui reste", confie Bénédicte Provenier, infirmière en chirurgie digestive.
On sent clairement qu'il y a une tension qui est plus palpable
Déjà épuisée, le personnel soignant doit à nouveau prester des heures supplémentaires. C'en est trop pour certains et l'ambiance n'est pas toujours très bonne. "On sent clairement qu'il y a une tension qui est plus palpable, et je dirais que j'interviens plus que d'habitude dans des petits conflits, même si les gens restent toujours amicaux, etc., mais on sent que parfois ils se comprennent moins bien parce que chacun a ses problèmes et que le problème de l'autre, il ne peut plus l'accepter comme avant", indique Manfredi Ventura, directeur médical.
Respecter les procédures pour les patients isolés
Les hospitalisations liées au coronavirus accentuent aussi cette pression. Parfois, certains patients se présentent pour d'autres pathologies mais sont dépistés à leur arrivée. "Ces patients, on doit bien entendu les isoler, et donc on en retrouve un peu partout. Mais on doit continuer à prendre les mesures de précaution, et donc pour les équipes infirmières en particulier c'est une charge de travail importante, puisqu'elles doivent assumer tous les gestes de défense particuliers et s'équiper complètement quand elles prennent en charge les patients", précise Manfredi Ventura.
Des lits supprimés par manque de personnel
Au CHU de Charleroi situé à Lodelinsart, 20% du personnel des soins intensifs est absent. La capacité d'accueil a donc dû être réduite. "On a déjà dû diminuer de dix lits. Ici dernièrement, à cause de l'absentéisme, encore de quatre lits. Donc on tourne autour de 35 lits au lieu de 50", explique Frédéric Dubois, directeur de la communication au CHU de Charleroi.
L'absence des soignants entraîne une réorganisation permanente, voire la fermeture temporaire de certaines unités. "Tous les jours ce sont plusieurs appels pour signaler des absences, et donc ça nous oblige à revoir les horaires au jour le jour et à réorganiser complètement les services. En l'occurrence pour ce week-end nous sommes obligés de fermer une des deux unités de la maternité", indique Anicée Stoupy, sage-femme en chef faisant fonction de la maternité.
Pour éviter de nouvelles contaminations de patients ou de membres du personnel, de nombreux hôpitaux ont donc choisi d'interdire les visites jusqu'à nouvel ordre.