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Le 24 avril dernier, Saâd, jeune Molenbeekois de 23 ans, commis de cuisine, avait été condamné à une peine de travail de 125 heures. La cause: un non respect des mesures de confinement mise en place afin de ralentir la propagation du coronavirus.
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Le président du tribunal espérait que cette condamnation pourrait le faire réfléchir. C'était sans compter sur le manque de remise en question du jeune homme. Quatre jours plus tard, dans la nuit du 24 au 25 avril, Saâd a, à nouveau, été contrôlé dans les rues de Molenbeek pour non respect des règles de confinement. Il se trouvait en compagnie de quatre amis. Ils s'étaient rassemblés pour boire, fumer et discuter.
Une justice impuissante
Face à une attitude désinvolte, le procureur du Roi pourrait demander la peine maximale : 3 mois de prison et 4.000 euros d'amende. Le procès se tient ce vendredi après-midi devant le tribunal de Bruxelles.
Mais la justice semble bien impuissante face à ceux qui ne respectent pas les mesures de confinement. Dans les couloirs du palais de justice, certains vont jusqu'à parler de "la faillite d'un système":
Au moment de l'interpellation, un mandat d'arrêt ne peut pas être demandé puisque la peine maximale de l'infraction est inférieure à un an.
Ensuite, lors du jugement, même si la peine maximale est prononcée (3 mois de prison), elle ne sera pas exécutée. Le condamné n'ira donc pas en prison.
Par ailleurs, "frapper au portefeuille" est souvent sans effet. Si la personne est condamnée à une amende, si elle est insolvable et insaisissable, elle ne payera pas le moindre euro.
Au pire, il aura une ligne dans son casier judiciaire. Or plusieurs professionnels des salles d'audience expliquent que cela n'impressionne pas certains inculpés et ce, même si cela peut hypothéquer leur avenir, notamment lors de la recherche d'un emploi.
A noter que Saâd a été tellement rapide pour commettre une nouvelle infraction qu'elle ne peut légalement pas être qualifiée de récidive.