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Leila Belkhir, infectiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, était invitée sur le plateau du RTL INFO 19H ce mercredi. Elle a répondu aux questions de Caroline Fontenoy.
Le taux de reproduction du virus est passé au dessus de 1. Il est donc logique qu'il n'y ait pas d'assouplissement dans ces conditions ?
Je pense que c'est la mesure de prudence qui s'imposait, et en effet, le fait de voir qu'il y avait une augmentation du nombre de cas de façon plus importante durant cette semaine-ci par rapport à la semaine passée. Je crois qu'il ne faut pas non plus être trop alarmiste, il faut être vigilant et je trouve que la la réflexion de se dire, on va attendre encore une semaine et voir quelle est l'évolution avant éventuellement d'élargir les mesures de déconfinement, c'était une réflexion qui était tout à fait logique et une décision qui me paraît pleine de bon sens.
Avant de passer à la phase 5, le gouvernement veut donc se donner du temps pour comprendre pourquoi les contaminations repartent à la hausse. Quelle serait cette cause, si ce n'est le déconfinement ?
Quelque part, c'est logique qu'à un moment donné on assiste à une augmentation du nombre de cas. On est en été, c'est plutôt favorable parce que les gens sont à l'extérieur, mais il est clair qu'on constate qu'il y a quand même un certain relâchement. Les gens, à juste titre, ont repris leurs activités professionnelles et sociales, les jeunes font partie de la population la plus active. Ce sont eux qui vont au resto et qui voient leurs amis. Il faut donc probablement profiter quelque part de cette augmentation pour faire une piqûre de rappel pour réexpliquer le fait que ça montre que le virus est toujours là, que le virus circule, qu'on doit apprendre toujours et encore à vivre avec et qu'il ne faut pas relâcher les mesures et les gestes barrière. Il faut peut-être aussi essayer de voir dans quelles zones il y a plus de contaminations, peut-être que c'est lié à un mode de vie. Est-ce que ce sont des jeunes qui sont plus en en communauté, plus ensemble ? Est-ce que c'est lié à certains types d'activités ?Ça vaudrait la peine de creuser, en particulier dans les villes où il y a le plus de cas reportés.
Les jeunes sont deux fois plus infectés. Il y a aussi le décès de cette jeune fille de 18 ans. Cette population, peut-être plus insouciante, n'est donc pas sans risque...
L'âge reste quand même un facteur de risque important par rapport aux complications. Malheureusement, comme pour toute maladie infectieuse, on sait que parfois il y a des décès parmi les populations qui ne sont pas, entre guillemets, censées décéder ou en tout cas qui ne sont pas à risque. Ce décès est tragique, je ne reviens pas là-dessus, mais les jeunes sont quand même une population qui est à la base moins à risque. Il ne faut donc pas non plus véhiculer un message trop inquiétant. Il faut plutôt "profiter" de ce message pour dire qu'on n'est pas à l'abri, le risque zéro n'existe pas pour les jeunes.