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Tous les commerces pourront rouvrir leurs portes dès mardi prochain, a annoncé vendredi soir le Premier ministre Alexander De Croo à l'issue du comité de concertation. Malgré cet assouplissement, le gouvernement fédéral et les entités fédérées ont décidé de maintenir des mesures très strictes dans l'attente d'une amélioration plus significative du taux de contamination. Les fêtes de fin d'année se dérouleront dès lors "en petit comité".
Dans le RTL INFO 19H, Simon Dellicour, épidémiologiste à l'Université Libre de Bruxelles, a commenté ces nouvelles mesures en répondant aux questions de Luc Gilson.
Luc Gilson: rouvrir les commerces dès mardi prochain, c'est risqué ? A quoi faudra-t-il être attentif ?
Simon Dellicour: "Si on parle de la situation épidémiologique, la tendance est bonne car il y a une baisse du nombre de nouvelles hospitalisations et une baisse du taux de positivité. Mais ce dernier reste au-dessus de 10%. On a encore près de 150 morts par jour en Belgique. La situation est préoccupante au niveau des maisons de repos. On n'est donc pas à un stade qui appelle à un déconfinement. Et on entame une étape de déconfinement. Donc oui, c'est risqué de rouvrir les commerces. Si on compare avec la courbe de mars, on n'aurait pas ouvert les commerces à ce moment-là. Oui, c'est une décision économique mais le gouvernement fait un travail d'équilibriste très difficile. La décision répond à une demande de la population. Dans ce contexte, il est primordial que tout le monde joue le jeu et que les précautions et la sécurité soit de mise. Gestes barrières, masques, éviter une densité de personnes importantes... Tout ça est primordial. C'est une vanne qu'on ouvre, mais il faut un contexte de sécurité maximal."
Luc Gilson: pour les fêtes de fin d'année, et surtout Noël, il va falloir faire un "effort"...
Simon Dellicour: "Par rapport à ça, je trouve que ce sont des mesures très dures. Le problème est qu'il n'y avait pas vraiment de bonne décision dans le sens où, on le sait, au sein de la population, la situation devient de plus en plus dramatique sur le plan psychologique. Le moral n'est pas au rendez-vous et c'est normal. Mais la situation épidémiologique n'appelle pas du tout à un allègement des mesures. On sait que lors des fêtes de fin d'année, on s'expose à un risque tout à fait non nul, qui est un rebond et une nouvelle vague. (...) Il ne faut pas perdre tout le travail qu'on a effectué collectivement."
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