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Une odeur nauséabonde flotte dans la chambre sale et humide qu'occupe Abdellah Nouamane, un djihadiste, dans une prison du nord-est de la Syrie.
Cette prison est l'un des endroits les plus horribles du pays. C'est là que sont capturés 5.000 combattants du groupe terroriste État Islamique. Parmi eux, Abu Jihad al Belgiki, qu'on appelait en Belgique Abdellah Nouamane. "Je ne vais pas mentir et dire que je n'ai rien fait", raconte-t-il au micro de VTM. "De toute façon, j'étais dans un groupe terroriste, j'avais une idéologie, j'ai menacé la Belgique. Je ne vais pas mentir à ce sujet : c'est juste la vérité."
Cet ancien militant anversois de Sharia for Belgium est parti au front en 2013, à 24 ans. Aujourd'hui, il se dit fatigué et veut rentrer en Belgique. "Si j'ai le choix entre ici et la Belgique, je choisis la Belgique. J'ai la nationalité belge, si elle n'a pas encore été supprimée. Je veux rentrer en Belgique, de toute façon, j'ai reconnu mon erreur : tout le monde le sait, pourquoi ne pas recevoir une seconde chance ?"
Le problème, c'est qu'Abdellah Nouamane a proféré des menaces très dangereuses à l'encontre de notre pays. Il a notamment enregistré une vidéo où il encourage les musulmans de Belgique à se rebeller et à prendre les armes contre les "mécréants". Face au journaliste de VTM, il ne nie pas avoir enregistré cette vidéo. "C'était la mode dans le monde entier", se justifie-t-il. "Le groupe terroriste État islamique menace tous les pays."
Au final, ces menaces auront poussé Abdellah Nouamane dans cette prison de l'horreur en Syrie. Rentrer en Belgique, c'est son plus grand rêve. Même si autrefois, pour lui, c'était bien différent. "N'est-il pas vraiment absurde de penser que d'un côté vous parliez de véritable haine contre l'Occident, et que de l'autre vous vous attendez à ce que l'Occident, la Belgique en particulier vienne vous sauver ?", demande le journaliste.
"À propos de l'Occident, ils disent avoir des droits de l'homme et qu'ils veulent trouver une solution", rétorque le djihadiste. Si je rentre, je n'irai pas à la foire en Belgique ni à Bobbejanland. J'irai en prison. Vous avez un plan de déradicalisation, je n'en ai pas besoin. De toute façon, ces neuf mois ont été une double déradicalisation. Je suis normal, j'ai juste des idées folles dans ma tête et je veux m'en séparer."
Abou Jihad al Belgiki est-il redevenu Abdellah Nouamane ? Impossible à dire. Une chose est sûre : en attendant son jugement, le terroriste reste emprisonné au nord-est de la Syrie.