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Les syndicats et les employeurs ont dégagé un accord dans la nuit de lundi à mardi, après des heures de pourparlers, sur les dossiers sociaux sensibles qui faisaient l'objet d'âpres négociations depuis plusieurs semaines, ont confirmé les partenaires sociaux mardi à l'aube.
Le salaire minimum sera relevé et les emplois de fin de carrière seront envisageables dès 55 ans.
Les pensions complémentaires demeureront possibles, mais au plus tôt dès 60 ans.
Des heures supplémentaires avantageuses fiscalement pourront être prestées.
Les partenaires sociaux, réunis au sein du Groupe de Dix, sont parvenus à dégager un accord à ces égards, qui devra encore être présenté au gouvernement ultérieurement de même qu'à leurs rangs.
Le relèvement du salaire minimum était important pour les syndicats. Le seuil passera lors d'une première phase (avril 2022) à environ 1.700 euros, ce qui représente pour certains employés une augmentation de près de 76 euros bruts par mois. L'espoir des syndicats est qu'il en subsiste environ 90% en net. Lors de deux phases suivantes (2024 et 2026), 35 euros bruts viendront s'ajouter. Mais davantage devrait subsister en net, de l'ordre de 50 euros, visent les syndicats. Le gouvernement devra venir en appui avec des mesures fiscales additionnelles.
Au total, la hausse du salaire net minimum (étalée sur plusieurs années) serait de 150 euros. Elle concernerait environ 70.000 travailleurs. "C'est une avancée très significative, le salaire minimum n'avait plus augmenté depuis 2008, soit 13 ans", s'est réjoui Paul Magnette, le président du PS, ce matin sur Bel RTL.
Les petites pensions vont aussi pouvoir augmenter
En ce qui concerne la prépension, ou pension avec complément d'entreprise, le dispositif restera en place dès 60 ans. La demande de la FGTB pour abaisser cet âge n'a donc pas été retenue. Quiconque bénéficiera de ce complément devra toutefois rester disponible pour le marché de l'emploi jusque 62 ans ou présenter une carrière de 42 ans. Les employés plus âgés pourront aussi prétendre à des emplois de fin de carrière : une forme de crédit-temps (mi-temps ou quatre cinquièmes) pour rester employé plus longtemps. Ce qui sera possible dès 55 ans. La flexibilité, aspect revendiqué par les employés, se traduit par une version d'heures supplémentaires.
Les heures supplémentaires coronavirus, prestées dans les secteurs mis sous pression dans le cadre de la crise sanitaire, sont refondues sous forme d'heures supplémentaires de relance. Elles seront élargies à toutes les entreprises et tous les secteurs de sorte que, jusque fin 2022, 120 heures supplémentaires pourront être prestées volontairement et bénéficier d'un régime fiscal avantageux tant pour les employeurs que pour les employés. Enfin, il est aussi question d'une harmonisation des pensions complémentaires pour les ouvriers et employés, en 2030 à la place de 2025.