Partager:
"Brioche", comme ses amis l’appellent depuis l’enfance, est né le 27 décembre 1984 et a grandi dans une famille nombreuse à Molenbeek. Il a trois frères et deux sœurs. Son père est originaire du Rif au Maroc. Sa mère vient d’Algérie. Mohamed Abrini garde de bons souvenirs de son enfance. "J’ai eu une enfance heureuse. Je ne manquais de rien, j’avais tout ce que je voulais, tout comme mes frères et sœurs" confie-t-il à la juge d’instruction.
Malgré ce cadre familial stable, son parcours scolaire est chaotique. En secondaire, il est inscrit en section mécanique et soudure à Woluwe-Saint-Lambert, mais il arrête l’école en 3ème année. Il a alors 19 ans. Il ambitionne de devenir footballeur professionnel. Malgré quelques titres en équipes de jeunes, ce rêve ne deviendra jamais une réalité. "Sans me vanter, j’étais pourtant un joueur exceptionnel, je suis certain que j’aurais pu faire une belle carrière si on m’avait laissé ma chance" explique-t-il à la juge d’instruction.
Au début des années 2000, Mohamed Abrini fréquente les cafés et les casinos. Il joue aux cartes, il fume du cannabis, il boit et il vole surtout. Il enchaîne les petits boulots mais les cambriolages constituent sa principale activité. Il cible de préférence les concessionnaires automobiles à la recherche de coffres forts. Ses amis le surnomment d’ailleurs "Brink’s", du nom d’une société de transport de fonds. Mohamed Abrini est alors un adolescent qui a pris goût à l’argent facile, à la fête, aux voyages et aux vêtements de prix.
Entre 2002 et 2015, son casier judiciaire se remplit. On n’y compte pas moins de sept condamnations pour vol, parfois avec violence, et cinq autres condamnations pour des infractions au code de la route. Mohamed Abrini multiplie les séjours en prison et, dès sa première incarcération, il se montre indocile.
À l’époque déjà, ses amis se nomment Brahim et Salah Abdeslam ou encore Abdel Hamid Abaaoud. "Brahim et Salah Abdeslam étaient mes voisins, leur maison était collée à la mienne et cela depuis environ 25 ans. J’étais amis avec les deux, mais j’étais plus proche de Salah qui avait approximativement mon âge, Brahim étant plus âgé. Abdel Hamid Abaaoud habitait à quelques rues de chez moi, mais le commerce de son père était collé à ma maison. Cela fait 25 ans que l’on se connaît. Nous étions amis également" détaille-t-il devant la juge d’instruction.
Ses nouveaux amis l’éloignent de son grand-frère : "À l'époque, on jouait au foot ensemble mais au fil des ans, avec l'âge, il a choisi des fréquentations qui ne me convenaient pas." Les liens entre les deux hommes se distendent au point que Mohamed ne sera pas présent aux fiançailles de son frère.
Devant les enquêteurs, son père, le présente comme un garçon travailleur. Il explique : "Il s’était associé à quelqu’un pour faire un snack. Il ne faisait que s'occuper du snack. Malheureusement, parmi les fréquentations du snack, il y avait des barbus qui viennent endoctriner les jeunes. Je ne sais pas ce qu'ils ont pu lui dire pour leur laver le cerveau."
Je le considère comme un gamin, quelqu’un qui n’est pas responsable
Ses frères et sœurs sont cependant beaucoup plus critiques. Selon sa sœur, "Mohamed n’a jamais été stable à la maison. On le voyait parfois plus pendant une semaine, parfois plus pendant un mois." Son grand-frère le présente comme un garçon égoïste, incapable de se prendre en main et d’évoluer dans la vie : "Mes parents avaient voulu le radier du domicile car Mohamed apportait trop de problèmes. Par exemple, lorsqu'il avait des frais de justice, les huissiers venaient sonner chez mes parents afin d'être payés." Sa belle-sœur le décrit comme lunatique, absent, peu attaché à sa famille : "Mohamed n’est pas vraiment quelqu’un d’intelligent. Je le considère comme un gamin, quelqu’un qui n’est pas responsable et pas très réfléchi."
Sur le plan affectif, Mohamed Abrini a eu plusieurs petites amies. La dernière le présente comme un garçon banal, influençable et s’attirant souvent des ennuis. Au moment des attentats de Paris, cela faisait trois ou quatre ans qu’ils projetaient de se marier. Le 13 novembre 2015, ils ont d’ailleurs signé le bail d’un appartement pour vivre ensemble. "Au final, je n’ai pas habité dans cet appartement car, le lendemain matin, j’avais ma tête dans les infos et j’étais recherché par toutes les polices du Royaume", déclare-t-il aux enquêteurs après son arrestation.
De la découverte de la religion à Abou Yahya…
Durant l’année 2014, Mohamed Abrini retourne en prison. Depuis sa cellule, il est le témoin indirect du départ de ses amis vers la Syrie. "À deux mois de mon fond de peine, j’ai bénéficié d’un congé pénitencier. Je suis sorti rencontrer des amis dans le quartier. Ce quartier était quasi vide. Ils étaient tous partis pour la Syrie", confie-t-il aux psychiatres. Parmi les djihadistes, il y a son petit-frère, Souleymane. Il s’est envolé pour la Syrie et a intégré la "Brigade des immigrés", un groupe ultra-violent. Sur des vidéos, il sera notamment identifié sur le pick-up avec lequel Abdel Hamid Abaaoud a traîné des corps.
Durant l’été 2014, Mohamed Abrini est appelé dans le bureau du directeur de la prison. C’est là qu’il apprendra le décès de son petit frère. "Le Directeur de la prison m’a demandé d’appeler ma famille. J’étais sous le choc. J’entendais des cris et des pleurs à l’autre bout du téléphone" détaille-t-il aux psychiatres.
Mohamed Abrini affirme qu’à cette époque, il ne connaissait rien à la religion. Il parlait mal l’arabe et n’avait jamais lu le Coran : "Je n’y connaissais rien à la religion. Je n’en avais rien à faire non plus", explique-t-il aux enquêteurs.
Dans une lettre adressée à son cousin, il identifie la mort de son petit-frère comme le point de départ de sa radicalisation. Dans cette lettre, Mohamed Abrini fait l’apologie de l’Etat islamique. Il joint également un dessin inspiré d’une photo : "Cet endroit représente un paysage en Syrie avec deux montagnes et la mer en arrière-plan. A cet endroit, les membres de l’Etat islamique qui ont été blessés peuvent se reposer" expliquera le futur terroriste aux enquêteurs.
Mohamed Abrini a passé les dernières semaines de sa détention à lire le Coran en français. "Avant ces événements, je n'étais pas du tout pratiquant, je le suis devenu après. J'ai commencé à faire ma prière, j'ai lu des livres religieux pour apprendre ma religion", explique-t-il aux enquêteurs. Un changement confirmé par plusieurs témoignages. Selon certains de ses amis, à sa sortie de prison, il était devenu froid. Il se met alors à fréquenter la mosquée de la rue Ransfort à Molenbeek et des "gens bizarres" portant de longs qamis. Pour sa sœur, il n’était ni radical, ni extrémiste : "On n’a rien vu venir. Dans sa manière de vivre, de parler, il n’avait aucun signe qui laissait présager le pire. Il priait et allait de temps en temps à la mosquée rue de l'avenir. Cela ne faisait pas longtemps qu'il allait à la mosquée, quelques mois avant sa disparition". Son beau-frère le présente comme un musulman pratiquant, qui jeûne et prie.
Je suis parti à 95% pour la tombe de mon petit frère et 5% pour combattre
Grâce à l’analyse du téléphone de la petite amie de Mohamed Abrini, les enquêteurs découvrent qu’en novembre 2014, soit un an avant les attentats, Mohamed Abrini voulait partir en Syrie. "Moh et son frère veulent partir là-bas où y avait son frère… Et ça fait depuis 3 jours, c’est la guerre chez eux. Ils sont déterminés ils se préparent à y aller." (sic). Mohamed Abrini est obsédé par l’idée de ramener le corps de son frère. Cependant, une série de SMS envoyés à sa petite-amie prouvent qu’il veut aussi aller combattre ceux qu’il nomme les mécréants : "Je vais me battre pour défendre la cause du tout puissant (…) le prix a payer c’est y laisser sa vie (…) je me fous pas mal de tes sentiments." (sic). Durant de longs mois, devant les enquêteurs, Mohamed Abrini contestera être parti en Syrie avant de reconnaître : "Je suis parti à 95% pour la tombe de mon petit frère et 5% pour combattre."
Après des semaines de préparation avec l’aide de son ami Abdel Hamid Abaaoud, le 16 juin 2015, Mohamed Abrini réserve un vol Bruxelles-Istanbul dans une agence de voyage place de Brouckère à Bruxelles. Le 23 juin, à 7h50, il embarque à Zaventem. Après avoir passé quatre jours à Istanbul, il se rend à Gazientep et retrouve un passeur. Il détaille ainsi son entrée en Syrie : "Nous étions 100 ou 200 personnes. Les femmes étaient en bas et les hommes en haut. Nous étions tous des candidats pour la Syrie. C’était énorme. Le passeur m’a dit que c’était tous les jours comme ça."
À Raqqa, il est hébergé chez Najim Laachraoui, le futur artificier des attentats de Paris et de Bruxelles. C’est là qu’il doit retrouver son ami d’enfance Abdel Hamid Abaaoud. La rencontre a lieu le 1er ou le 2 juillet. Les deux hommes ont peu de contacts selon Mohamed Abrini, son ami ayant peur d’être tué par une attaque de drone : "Il ne m’a pas parlé de ses projets pour l’Europe. Il se méfiait de tout."
Mohamed Abrini prend la direction de Deir ez-Zor pour se recueillir sur la tombe de son frère. "Il s’agissait d’un véritable cimetière improvisé tant il y avait des morts. (…) Je ne voulais absolument pas rester en Syrie. Je ne voulais pas combattre là-bas. (…) Le spectacle était épouvantable là-bas : viols de femmes et d’enfants, tortures, corps criblés de balles, décapitations, égorgement d’enfants…" C’est tout de même à partir de ce voyage que Mohamed Abrini prendra la kunya, le nom de guerre, de son frère. Il se fera désormais appeler Abou Yahya.
Au total, Mohamed Abrini estime être resté neuf jours en Syrie. Avant de rentrer en Belgique, il prend la direction de la Grande-Bretagne. Abdel Hamid Abaaoud lui aurait demandé de récupérer entre 4.000 et 6.000 livres : "Un homme avait emprunté de l’argent à Abdel Hamid Abaaoud, c’était de l’argent de l’Etat islamique, il devait le rendre, c’était une obligation." Mohamed Abrini se rend à Birmingham et à Manchester. Les enquêteurs retrouveront des photos du stade football de Manchester City dans son téléphone portable. Le futur terroriste soutient qu’il faisait juste du tourisme. C’est finalement via Londres et Paris que Mohamed Abrini rentre en Belgique.
De retour à Bruxelles, Mohamed Abrini est convoqué par la police qui a eu vent de ce périple. Le 27 juillet 2015, dans le commissariat de Molenbeek, il explique aux enquêteurs être parti en vacances en Turquie, mais nie avoir franchi la frontière syrienne. Mohamed Abrini est laissé en liberté. Il reprend une vie normale. Selon sa sœur, à l’époque, "il ne travaillait pas vraiment au Delinice. Il était effectivement co-gérant, mais il y faisait plus passer que vraiment travailler." Mohamed Abrini le confirme au juge d’instruction : "J’y allais de temps en temps, je prenais un billet dans la caisse et c’est tout."
Les policiers ne sont pas dupes. La maison de ses parents est observée. La police fédérale veut identifier la cellule qui se constitue autour de lui. Ils pensent que Mohamed Abrini a pu être briefé en Syrie sur des attentats à commettre en Belgique.
Nous sommes alors en octobre 2015, moins de 2 semaines avant les attentats de Paris. Durant l’observation, Mohamed Abrini et Salah Abdeslam sont aperçus plusieurs fois ensemble… Mohamed Abrini est présent lors de la location de certaines voitures et appartements du futur commando de Paris.
Le 12 novembre 2015, il quitte la Belgique et prend la direction la planque de Bobigny (Paris). Il est alors en compagnie des futurs terroristes du Stade de France et des terrasses. Après quelques heures passées dans la planque, il rentre en taxi à Bruxelles.
Les enquêteurs français sont convaincus qu’il aurait dû participer aux attentats mais qu’il s’est dégonflé. Mohamed Abrini conteste qu’il devait prendre part aux attentats de Paris. Il reconnaît qu’il savait qu’un drame se préparait, mais qu’il ne pouvait rien faire pour l’arrêter. "Je ne balance pas mes amis… Même si je l’aurais fait, je sais très bien que ces gens-là ne sont pas des voleurs, des dealers… Donc après, ils auraient pu liquider ma famille."
Il assiste aux attentats de Paris depuis Bruxelles. Rapidement, les médias diffusent une photo sur laquelle il apparaît avec Salah Abdeslam, l’ennemi public numéro un. Il va devoir se cacher. Il estime qu’un piège s’est refermé sur lui : "Juste avant on avait payé le traiteur, la salle de mariage, le bail était signé, et deux jours après je me retrouve dans un appartement que je n’avais jamais vu."
Le 14 novembre 2015, Mohamed Abrini devient une ombre…
Abou Yahya deviendra l’homme au chapeau
Juste après les attentats de Paris, c’est Khalid El Bakraoui, futur kamikaze du métro de Maelbeek, qui prend Mohamed Abrini en charge. Il lui dit qu’il est "grillé". C’est le début de plus de quatre mois de cavale.
Mohamed Abrini se retrouve d’abord dans la planque de la rue Henri Bergé à Schaerbeek. Là, il retrouve Najim Laachraoui, Mohamed Belkaïd, Ossama Krayem et Sofien Ayari. Son ami d’enfance, Salah Abdeslam arrive le 14 novembre dans l’après-midi. Il est blême.
Dans cet appartement, il dit avoir vu des armes, des machines à coudre, un modèle de gilet coupé à la main, des sacs de boulons, des bidons d’acétone, de l’eau oxygénée. Il dit qu’il prend alors conscience que d’autres attentats se préparent. "Je savais que quelque chose se préparait. Je ne suis pas con. Enfin si, j’ai été con, j’ai été imbécile. C’est un engrenage qui fait boule de neige. J’ai suivi des gens. J’ai eu peur et je me suis caché à gauche, à droite", explique-t-il à la juge d’instruction.
Après 10 à 15 jours, craignant une descente de police, le groupe prend la direction d’un studio à Jette. Il est petit et humide. Rapidement, le groupe déménage à nouveau : direction la rue du Dries, à Forest. "Nous partions avec nos sacs de vêtements, et les armes dans nos sacs de vêtements. (…) Chaque fois que nous déménagions, Najim Lachraoui prenait son PC portable avec lui. (…) Nous avions aussi des tablettes, mais celles-ci ne bougeaient pas avec les personnes. Une fois que la tablette était activée, elle ne bougeait pas et était jetée lorsque nous quittions l’endroit. Il y a eu plus de 50 tablettes."
Je suis fier d’avoir prêté allégeance à l’Emir
Dans la planque de la rue du Dries, il fait froid et humide. Les murs sont en carton. C’est là que Mohamed Abrini rédige son testament. Il soutient que c’était pour faire comme les autres. Dans le sien, Mohamed Abrini glorifie la mort de son frère, dit qu’il veut mourir en martyr, cautionne les attentats de Paris et annonce de nouveaux drames… Dans le texte qu’il adresse à sa mère, il dit qu’il voulait tomber en martyr : "Je suis fier d’avoir prêté allégeance à l’Emir des croyants et de lui obéir." Dans cette lettre d’adieu à sa mère, il est très agressif. Il la met en garde de ne pas dire du mal des terroristes : "Ce sont des héros et non des suicidés."
Mohamed Abrini déménage une dernière fois pour la rue Max Roos. Là, il pose avec des armes, devant un drapeau de l’Etat islamique aux côtés d’Ibrahim el Bakraoui. Il dit avoir vu Najim Laachraoui et Ibrahim el Bakraoui fabriquer 120 kilos d’explosif. Devant les experts psychiatres, il expliquera que "les attentats en Belgique ne devaient pas avoir lieu en Belgique. (…) Si tout s’était passé comme prévu, nous visions l’Euro 2016, avec des voitures remplies de TATP." C’est l’arrestation de Salah Abdeslam qui a poussé les terroristes à changer leurs projets. Ils préféraient attaquer Bruxelles plutôt que d’être arrêtés avant d’avoir pu commettre l’attentat.
Aux psychiatres, Mohamed Abrini raconte le matin du 22 mars 2016 : "Les frères El Bakraoui m’ont expliqué, ce matin du 22 mars 2016, où je devais me rendre. Nous sommes partis à trois (Ibrahim, Najim et moi) vers l’aéroport. Nous avions chacun un GSM pour nous synchroniser. Nous avons bu un verre au DéliFrance, parce qu’il y avait trop de monde au Starbuck. Ibrahim El Bakraoui a ensuite fait les branchements définitifs et nous sommes partis. J’ai avancé dans la file des Etats-Unis, j’ai vu des femmes et des enfants. J’ai renoncé. J’ai fait demi-tour. (…) Je me suis éloigné le plus vite possible car je savais qu’il y avait des clous dans les bombes. (…) J’ai entendu la première bombe. Il y avait du bruit avec un vent chaud. J’ai poussé mon chariot sur le côté et j’ai entendu la seconde explosion. C’était le chaos. Il y avait du sang et des corps déchiquetés partout."
Rapidement, l’image des terroristes apparaît sur les écrans. La Belgique découvre "l’homme au chapeau" : une silhouette sans nom qui est dans la nature…
Quand il quitte l’aéroport, Mohamed Abrini prend la direction du centre de Bruxelles. Durant les deux premiers jours, il dort chez un dénommé Hervé. Là, il retrouve Osama Krayem qui lui aussi a renoncé à se faire exploser dans le métro. Comme il n’y avait pas assez de place dans l’appartement, Mohamed Abrini va vivre dehors, comme un SDF, et dormir dans le parc de Forest. "J’allais de bar en bar. J’avais une casquette et une écharpe pour ne pas que l’on me reconnaisse. (…) Je m’étais rasé et avais jeté mon chapeau à la sortie de l’aéroport." Dans un bar, entre deux parties de bingo, il rencontre une nouvelle logeuse.
"Vous savez mandat international, recherché tout ça, ça ne veut rien dire. Je passais tous les jours devant les militaires, des policiers bons pas à visage découvert mais bon avec une casquette." se vante-t-il devant la juge d’instruction.
Selon les procès-verbaux, les enquêteurs ont tout de même identifié un homme qui a des contacts téléphoniques avec Mohamed Abrini durant sa cavale. Les unités spéciales prennent cet homme en filature et, le 8 avril 2016, ils aperçoivent Mohamed Abrini dans le square Albert 1erà Anderlecht. À 16h01, il est arrêté par des agents des unités spéciales en civil. Il n’oppose pas de résistance.
Depuis cette arrestation, Mohamed Abrini est en détention. Devant les enquêteurs, ses versions ont beaucoup évolué. Il reçoit des visites de membres de sa famille, en particulier de sa mère, de son père et de ses deux sœurs. Il occupe ses journées à lire des romans, dit-il, et à regarder la télévision.
Il ose aussi se présenter comme une victime : "Si je dis que je suis une des plus grandes victimes de ces attentats, les gens vont penser de moi que je suis vraiment fou. Mais moi aussi au final ce conflit a pris mes amis, un membre de ma famille, ma femme, mon mariage, les plus belles années de ma vie. J’ai aussi tout perdu. (…) Si c’était à refaire, je le referais". À ce jour, les psychiatres estiment que l’homme au chapeau constitue un important danger social en raison de son mode de fonctionnement antisocial et sociopathique.