Ils avaient prévu de se revoir en janvier, mais face à l’urgence sanitaire, les gouvernements du pays ont annoncé ce vendredi un paquet de mesures pour lutter contre une épidémie qu’ils ne parviennent pas à maitriser. "Qui aujourd'hui a encore des certitudes par rapport à l'épidémie? Les experts, les scientifiques, les politiques? Je pense qu'on doit tous avoir l'humilité de reconnaître que non", s'est exprimé vendredi Pierre Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Un désastre en termes de communication
Certains dirigeants politiques de la majorité reconnaissent leur faiblesse, mais pas de quoi impressionner certains membres de l’opposition. "Vous avez clairement réagi trop tard et de manière bien trop légère", s'exprime à la Chambre Catherine Fonck, cheffe de groupe du Centre démocrate humaniste (CDH). "C’est un désastre en termes de communication et d’adhésion", réagit le président du parti Démocrate fédéraliste indépendant (DéFI), François De Smet.
On a un Premier ministre qui malheureusement est un petit peu un notaire
Des décisions jugées légères, mais aussi distinctes en fonction des régions. Il y a un mois, la Flandre était encore le royaume de la liberté. Quand le covid safe ticket était obligatoire à Bruxelles, il ne l’était pas encore en Wallonie.
Le président de DéFI dénonce une absence d’arbitrage. "On a l'impression qu'on a un Premier ministre qui malheureusement est un petit peu un notaire. Il n'arbitre pas, parce qu'il n'a pas toujours tous les pouvoirs, c'est vrai, mais il y a aussi une question de personnalité et de saisie du moment. Il ne tape pas assez du poing sur la table. Ni suffisamment tôt, nous sommes en retard sur cette quatrième table, comme nous l'avons été sur la troisième et sur la deuxième. Ni assez fermement. Et tout ça, ça finit par donner un message de bricolage", confie François De Smet.
Cette crise, ils ne savent plus comment la gérer
Du bricolage: à l’image des discothèques dont le gouvernement semble un jour vouloir préserver l’ouverture, puis décide de les fermer un autre. Les Belges sont dès lors partagés. "Ils sont dans le flou. Cette crise, ils ne savent plus comment la gérer", nous confie une dame interrogée à Bruxelles. "Moi j'attends de mon gouvernement qu'il prenne des mesures de fond et à long terme, et pas des mesures ponctuelles comme ça", s'exprime une autre. "Le gouvernement n'est pas au top de ses décisions, mais je crois qu'il n'y a aucun gouvernement dans le monde qui a vraiment pris les meilleures décisions", indique un homme.
Tout gouvernement face à une crise aussi incertaine est obligé de naviguer à vue
"Ce qui se produit dans notre pays se retrouve également dans les pays voisins. Donc tout gouvernement face à une crise aussi incertaine est obligé de naviguer à vue", analyse Pierre Vercauteren, politologue à l'UCLouvain FUCaM Mons.
Mais à quel prix? Une partie de la population dit avoir perdu confiance aux institutions. Depuis le début de la crise sanitaire, les régimes démocratiques à travers le monde sont mis à rude épreuves.
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