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Comme prévu, le Ministère de la Défense a dû montrer qu'il réagissait par rapport à la problématique des militaires considérés comme extrémistes, à l'instar de leur collègue Jürgen Conings, toujours recherché.
"Dans un département comme la Défense, qui compte 25.000 personnes, des erreurs sont toujours possibles. Mais nous avons l'obligation de mettre tous les moyens à notre disposition pour les éviter. Et quand elles n'ont pas pu être évitées, nous avons l'obligation de comprendre leur origine, de les reconnaître, et de tout mettre en œuvre pour les corriger rapidement", a déclaré Ludivine Dedonder, ministre fédérale de la Défense, lors d'une conférence de presse.
"Des mesures immédiates"
"Etant donné le contexte, j'ai imposé des mesures immédiates, selon le principe de précaution, et sur base des informations fournies par le Service Général de Renseignements et de Sécurité. Tout d'abord, concernant le personnel lié à des mouvements extrémistes violents, et identifié par le SGRS, 11 personnes, ainsi que me l'a confirmé le chef de la Défense, sont d'ores et déjà écartées de toute possibilité de travailler avec de l'armement. D'autres mesures pourraient être prises dans les prochains jours en fonction du travail d'évaluation que j'ai demandé au service de renseignements militaire", a-t-elle conclu dans son discours.
Elle n'était "pas au courant" de ses intentions
Parmi les informations qui étaient connues des services de renseignements, mais qui n'ont visiblement pas été communiqués au bon moment aux bonnes personnes, il y a le fait que Jürgen Conings compte commettre un attentat à l'encontre d'une mosquée. Bien que le caporal ait ainsi été évalué comme représentant une menace "grave" dès le 17 février par l'Ocam, les renseignements militaires n'ont pas donné suite à cette information capitale.
"Non, je n'étais pas au courant de sa volonté de s'attaquer à une mosquée en février de cette année", a déclaré la ministre à notre micro, avant d'entrer à la "commission Défense". Elle a dit ne pas être au courant non plus que la menace le concernant était de 3 sur 4 depuis le mois de février. Ces informations n'étaient pas remontées jusqu'à son cabinet, ni même jusqu'au sommet des services de renseignements militaires. S'agit-il du retour des dysfonctionnements, constatés à plusieurs reprises après de gros événements dans notre pays, comme l'affaire Dutroux ou les attentats de Bruxelles?
Georges Dallemagne, député fédéral cdH, a lui pointé : "qu'en 2021, les recommandations de la commission d'enquête parlementaire ne sont toujours pas mises en oeuvre et nous avons un service de renseignements militaires qui est gravement défaillant. Je pense que c'est le diagnostic qu'il faut poser aujourd'hui."