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Elisabeth n'a pas encore dix ans lorsqu'elle prononce son premier discours : "L’hôpital princesse Elisabeth occupe maintenant une place importante dans mon cœur."
La princesse inaugure l’hôpital qui porte son nom. Elle montre du même coup sa maîtrise parfaite du néerlandais. "Il faut savoir qu'Elisabeth est la première de la famille royale à avoir fait toute sa scolarité belge en néerlandais, alors que traditionnellement la famille royale est considérée comme une famille francophone", analyse Martine Dubuisson, journaliste pour le quotidien Le Soir. "En s’adressant à elle dans les deux langues, les souverains ont ainsi veillé à ce que leur fille aînée soit bilingue dès son plus jeune âge."
Une princesse trilingue dès ses 14 ans
"C’est essentiel qu’elle soit parfaitement bilingue", confie le roi Philippe dans un extrait d'archive. "Nos langues nationales sont primordiales, et nous voulons faire passer cette passion pour les langues à nos enfants." C’est le premier atout de la princesse Elisabeth. Elle maîtrise même les trois langues nationales, à 14 ans à peine : le français, le néerlandais, et l'allemand.
Le résultat d’une scolarité épanouie. Le roi Philippe veille à ce que sa fille suivre une formation bien plus en douceur, et plus structurée, que celle qui a marqué sa propre jeunesse de prince. "Tout à coup, on se dit qu'il faut qu'il parle néerlandais donc on l'envoie en secondaires en néerlandais, mais il ne parle pas la langue à l'époque, donc c'est extrêmement difficile pour lui, et aussi pour son frère Laurent, d'ailleurs, de s'adapter, de s'intégrer, de comprendre les cours", poursuit Martine Dubuisson.
Philippe et Mathilde, eux, veillent à préparer Elisabeth à sa future fonction de reine, tout en préservant ses jeunes années. "Chaque chose en son temps", raconte la reine Mathilde dans un extrait d'archive. "Je pense que maintenant, elle vit les défis de son propre âge. Il faut qu'elle ait une enfance sereine, naturelle, à chaque étape de sa vie."
Une formation discrète
Elisabeth trouve tout de même sa place dans les grands événements officiels, dont son premier Te Deum, à presque 5 ans, avec déjà un port de reine. Son père, très fier, commentait déjà : "Elle a fait ça très bien, c'est une perfectionniste comme moi, et comme sa maman, ça ne m'étonne pas."
"C'est très compliqué", affirme Pierre de Vuyst, journaliste au Soirmag. "Ils doivent la protéger de la pression, la protéger des médias, tout en l'exposant un peu parce que les gens doivent apprendre à la connaître, à l'apprécier."
Elisabeth se forme surtout en coulisses. Elle consacre ses mercredis au bénévolat, écoute les récits des voyages officiels de ses parents. Toujours discrète, elle découvre comment s’organise un dîner d’état, et assiste cet été, à l’enregistrement du très solennel discours du roi. "Philippe n'a jamais eu de vrais cours de communication par des spécialistes de communication", raconte Martine Dubuisson. "Il faudra voir si Elisabeth, elle, en aura une."
Un premier voyage officiel en Afrique
Depuis un peu plus d’un an, la vie de la princesse est encore davantage préservée... Elle étudie au Pays de Galles, loin de la frénésie médiatique qui l’entoure dans notre royaume.
Si Elisabeth revient devant les médias, c’est pour un événement qui va marquer un tournant dans sa formation de reine : sa première mission humanitaire, avec sa maman la reine Mathilde. Elle y donne sa toute première interview. "Ce voyage a été mon premier voyage en Afrique de l'Est, et ça a été très unique et intense pour moi. Grâce à ce voyage, j'ai pu voir le travail de l'UNICEF et l'impact qu'il a sur la communauté."
Pierre de Vuyst analyse : "Elle avait appris son texte et avait dit a peu près la même chose dans les deux langues. C'était sympa, mais c'était peut-être un peu trop préparé, on aimerait voir un peu plus de naturel les prochaines fois."
Au contact des enfants, la princesse déploie en revanche un naturel bluffant pour son jeune âge. À tout juste 18 ans, Elisabeth a encore tout le temps devant elle pour finir de se préparer au destin qui l’attend, et faire ses preuves, devant ses concitoyens.