Aux assises de Namur, l'avocat général a requis 25 ans de réclusion, ce vendredi matin, à l'encontre de ce père de famille de 52 ans, accusé de viols avec violence sur trois de ses enfants, mineurs au moment des faits. Jeudi soir, très tard, le jury l'avait reconnu coupable. Coupable, également, de coups et blessures sur cinq enfants. Cet après-midi, l'homme de 52 ans a été condamné à 20 ans de prison.
L'avocat général, Frédéric Lykops, a requis vendredi vingt-cinq ans de prison ainsi qu'une mise à disposition du tribunal de l'application des peines (TAP) pendant dix ans et l'interdiction de plusieurs droits à l'encontre d'Etienne K., 52 ans, reconnu coupable jeudi de faits de moeurs, traitements dégradants et inhumains, incitation à la débauche et séquestration sur trois de ses enfants entre 2005 et 2009. L'accusé a également été déclaré coupable de coups et blessures sur cinq de ses six enfants dès leur plus jeune âge et jusqu'en 2009. Les jurés avaient répondu "oui" à 57 questions sur 59.
Une seule peine pour l'ensemble des préventions qui ont été déclarées établies
L'avocat général demande qu'Etienne K. soit condamné à une seule peine, la plus forte, pour l'ensemble des préventions qui ont été déclarées établies. L'infraction la plus grave pour laquelle il a été reconnu coupable, soit le(s) viol(s) sur mineure de moins de dix ans avec la circonstance aggravante qu'il était son père et qu'il avait donc autorité sur sa victime, demande une peine qui ne soit pas inférieure à vingt ans de réclusion.
"La société doit être protégée de ses agissements"
Mais l'avocat général estime que vingt ans, c'est insuffisant, et requiert donc vingt-cinq ans d'emprisonnement. Il ne pointe pas de circonstance atténuante. "Pour que Monsieur K. soit amené à réfléchir, il faudra une peine relativement sévère. La société doit être protégée de ses agissements", a-t-il déclaré. Il tient compte de l'extrême gravité des faits, de la longueur de la période infractionnelle et de l'absence de remise en question d'Etienne K. "Le suivi psychologique dont il a bénéficié n'a pas porté ses fruits", d'après lui.
Les larmes versées par le quinquagénaire dans sa cellule l'ont été pour son propre sort
Frédéric Lykops a repris le terme "d'assassinat psychique" qu'ont subi les victimes utilisé par Me Maudoux, avocat des parties civiles, dans sa plaidoirie. Pour lui, les victimes ont un certain deuil à faire. Il considère que la peine doit leur donner la possibilité de se sentir en sécurité sans risquer de croiser Etienne K. dans la rue. L'avocat général insiste sur le côté répressif de la peine qui doit faire prendre conscience au coupable de la gravité de ses actes. "Je pense qu'il n'a pas conscience à l'heure actuelle de la gravité des faits", dit-il. Il estime que les larmes versées par le quinquagénaire dans sa cellule l'ont été pour son propre sort et pas pour celui de ses victimes. Par ailleurs, le dépassement du délai raisonnable, "qui sera plaidé par la défense", n'est selon lui pas établi. Frédéric Lykops a aussi souligné l'attitude d'Etienne K. tout au long du procès "qui n'est pas celle de quelqu'un qui a parcouru un chemin" sur le plan psychologique.Outre les peines requises, l'avocat général demande qu'Etienne K. soit empêché "à jamais" d'exercer toute activité professionnelle ou de loisirs qui le mettrait en contact avec des mineurs d'âge.
Le jury a rendu son verdict
Etienne K., 52 ans, a été condamné vendredi à vingt ans de réclusion ainsi qu'à une mise à disposition du tribunal d'application des peines (TAP) durant 10 ans, après avoir été reconnu coupable, jeudi, de faits de mœurs, traitements dégradants et inhumains, incitation à la débauche et séquestration sur trois de ses enfants (nés en 1994, 1999 et 2001) entre 2005 et 2009, et coups et blessures sur cinq de ses six enfants dès leur plus jeune âge et jusqu'en 2009.
La cour retient l'extrême gravité des faits
Le jury est parvenu à cette décision sur la peine plus de trois heures après s'être retiré pour en délibérer.L'avocat général avait requis vingt-cinq ans de prison et les avocats de la défense sollicitaient une peine de prison permettant un sursis probatoire, soit une peine qui ne dépassait pas cinq ans.Pour rendre son verdict, la cour retient entre autres l'extrême gravité des faits témoignant du mépris pour l'intégrité physique et psychique des victimes, le nombre de victimes, leur qualité (puisque ce sont ses enfants), leur jeune âge, la multiplicité des faits, la longueur de la période infractionnelle, le traumatisme subi par les victimes et les séquelles qu'elles garderont encore longtemps, l'absence de remise en question d'Etienne K. et ses antécédents judiciaires.
