Accueil Actu

Le obsèques de Jean-Claude Brialy en présence de Sarkozy

Les obsèques de Jean-Claude Brialy, décédé mercredi, se dérouleront lundi à 15H30 à Paris, en l\'église de Saint-Louis en l\'Ile et en présence de Nicolas Sarkozy, a-t-on appris jeudi auprès de ses proches.

L\'acteur sera ensuite inhumé au cimetière Montmartre et non Montparnasse, annoncé précédemment.

Le président de la République assistera aux obsèques et reporte son déplacement dans les Deux-Sèvres où il devait visiter le Centre d\'Emmaüs-Peupins de Mauléon, a annoncé de son côté l\'Elysée.

Le secrétariat de l\'acteur a précisé à l\'AFP qu\'aucun journaliste, photographe ou cameraman ne sera admis dans l\'église, ainsi que dans l\'enceinte du cimetière, \"conformément aux dernières volontés de Monsieur Brialy qui a souhaité une messe et une cérémonie d\'une très grande simplicité, en présence uniquement de ses proches\", a-t-on précisé.

La messe sera concélébrée par Monseigneur Jean-Michel Di Falco et le père Pelletier, curé de Saint-Louis en l\'Ile.

L\'acteur et réalisateur est décédé à l\'âge de 74 ans des suites d\'une longue maladie à son domicile de Monthyon, en Seine-et-Marne.

Apparu pour la première fois au cinéma en 1956 dans \"Elena et les hommes\" de Jean Renoir, il fut notamment l\'interprète de Louis Malle (\"Ascenseur pour l\'échafaud\", 1957, \"Les amants\", 1958), Claude Chabrol (\"Le beau Serge\", 1958, mais aussi \"Les cousins\", 1959), François Truffaut (\"Les quatre cents coups\", 1959) et Eric Rohmer (\"Le genou de Claire\", 1970).

Personnalité de la vie mondaine parisienne, il était le propriétaire depuis 1986 d\'un théâtre de la capitale, \"Les Bouffes parisiens\", après avoir dirigé le théâtre Hébertot à partir de 1977.

Réalisateur, à la télévision et pour le grand écran, il signa une dizaine de films, dont \"Eglantine\" (1971) et \"Les volets clos\" (1972).

Il avait tourné son dernier film pour la télévision en 2006, \"Monsieur Max\" de Gabriel Aghion. Ecrivain à ses heures, Brialy a publié plusieurs livres de souvenirs à succès: \"Le ruisseau des singes\" (Robert Laffont, 2000) et \"J\'ai oublié de vous dire\" en 2004 (XO éditions).

Né le 30 mars 1933 à Aumale (Algérie), ce fils de colonel vit son enfance au rythme des mutations paternelles.

Après son baccalauréat, il s\'inscrit d\'abord au Conservatoire de Strasbourg où il obtient un premier prix de comédie, puis au Centre d\'art dramatique de l\'Est.

Au cours de son service militaire à Baden-Baden, il est affecté au service cinéma des armées, qui lui donne entre autres l\'occasion de tourner dans son premier court métrage, \"Chiffonard et Bon Aloi\". Il sympathise aussi à cette époque avec plusieurs comédiens en tournée théâtrale, dont Jean Marais, qui l\'encouragent dans sa vocation.

Débarqué à Paris en 1954, il se met très vite à fréquenter \"la bande des Cahiers du Cinéma\". C\'est Jacques Rivette qui l\'engage le premier dans son court métrage \"Le Coup du berger\" en 1956. Il tourne la même année dans \"Elena et les hommes\" de Jean Renoir et \"L\'Ami de la famille\" de Jacques Pinoteau.

Il multiplie les apparitions, notamment dans \"Ascenseur pour l\'échafaud\" (1957, Louis Malle).

La célébrité arrive en 1958 avec les deux premiers films de Claude Chabrol : \"Le Beau Serge\" et \"Les Cousins\" révèlent un acteur désinvolte et racé, qui emporte l\'adhésion du public. Dès lors la Nouvelle Vague ne le lâche plus et Brialy tourne avec Jean-Luc Godard (1960, \"Une femme est une femme\"), François Truffaut (1967, \"La Mariée était en noir\") ou encore Eric Rohmer (1969, \"Le Genou de Claire\").

En 1971, il réalise son premier film, \"Eglantine\", une évocation nostalgique de ses souvenirs d\'enfance. Attaché à cette période de la vie, Jean-Claude Brialy décide de mettre également en images pour la télévision \"Les Malheurs de Sophie\" (1981) et surtout \"Un bon petit diable\" (1983), avec Alice Sapritch en marâtre.

Boulimique de travail, tournant plusieurs films par an à moins qu\'il ne soit au théâtre, Jean-Claude Brialy touche à tous les genres.

Bon copain dans \"Christine\" (1958, Pierre Gaspard-Huit) ou débordé par les femmes dans \"La Chasse à l\'homme\" (1964, Edouard Molinaro) et \"Julie pot de colle\" (1977, Philippe de Broca), il sait cultiver une image d\'amuseur élégant.

Mais la gravité fait tout aussi bien partie de son jeu, qu\'il exploite notamment dans les films noirs à la française comme \"Mortelle randonnée\" (1982, Claude Miller).

Préférant la retenue à l\'extravagance, Jean-Claude Brialy incarna souvent des personnages tendres devenant avec l\'âge de plus en plus paternels, voire patriarches, à l\'exemple de \"L\'Effrontée\" (1986, Claude Miller) et \"La Reine Margot\" (1994, Patrice Chéreau).

À la une

Sélectionné pour vous