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Zoé souffre de dysphasie, ses parents ont découvert les bienfaits d'une école spécialisée: "Chaque enfant a besoin de son propre chemin"

Zoé, diagnostiquée avec une légère dysphasie, rencontrait de grandes difficultés dans l'enseignement ordinaire. Démunis dans un premier temps, ses parents ont finalement choisi l'enseignement spécialisé dans une petite école de la province de Liège. Une décision qui a profondément changé la vie de Zoé.

La jeune fille a débuté son parcours scolaire en maternelle "sans aucun souci", mais dès son entrée en première primaire, les premières difficultés ont commencé à émerger. "Zoé a commencé son parcours en primaire sur deux années avec un professeur qui, pensant bien faire, a décidé d’appliquer une nouvelle méthode d’apprentissage. Malheureusement, cette méthode n’a pas porté ses fruits", explique Jérôme, le papa de Zoé. La petite fille, pourtant enthousiaste, commence à perdre pied.

En deuxième primaire, la situation ne s’améliore pas. Une année marquée par "de multiples changements de professeurs dus à des absences répétées. Ce qui n’a pas aidé son développement". Malgré leurs efforts pour soutenir leur fille, les parents voient les difficultés s’accumuler, et Zoé est automatiquement propulsée en troisième primaire.

C’est à ce moment que les inquiétudes deviennent plus sérieuses. "Nous commençons à constater que Zouzou rencontre des difficultés. Malgré cela, nous suivons notre Zouzou avec l’aide de son nouveau professeur. Des choses se mettent en place et nous y croyons", raconte son père. Pourtant, à la fin de la troisième année, les difficultés persistent et un diagnostic est finalement posé par une logopède : Zoé souffre d'une légère dysphasie, soit un trouble du langage qui affecte principalement la compréhension des phrases, des textes et la rédaction. Malgré ce diagnostic, l’école considère que Zoé a les capacités d’évoluer en quatrième année malgré "des points très limites".

Les parents, cependant, se posent de plus en plus de questions. "De gros doutes s’installent pour nous concernant ce passage en quatrième. L’école essaie de faire de son mieux, nous positivons et nous nous donnons toutes les chances avec des pensées positives." Malheureusement, c’est en quatrième primaire que tout bascule. "C’est là que nous la perdons. Son sourire éclatant disparaît peu à peu. Les frustrations s’accumulent, la perte de confiance en elle s’installe et son sac à dos se charge de plus en plus de cailloux qu’elle n’arrive finalement plus à porter", se remémore Jérôme.

Les parents ont du mal à entendre que leurs enfants doivent suivre un parcours non-ordinaire, un parcours différent des autres

Arrivée à la fin de l’année, l’école propose de faire redoubler Zoé, mais les parents ne voient pas cela comme une solution. À ce moment, "Zoé est éteinte", indique son père. C'est alors qu'ils prennent une décision importante : consulter le centre PMS pour obtenir un avis extérieur. "Après avoir discuté longuement avec plusieurs enseignants, il est un fait que les parents ont du mal à entendre que leurs enfants doivent suivre un parcours non-ordinaire, un parcours différent des autres. Les enseignants ont également du mal à aborder ce sujet par peur de vexer ou de frustrer les parents. Tous les parents doivent être prêts à entendre ce genre d'avis et prendre conscience qu'il n'est pas anormal de sortir de l'ordinaire", insiste-t-il.

Après les avoir consultés, le PMS leur propose alors une école spécialisée : Sainte-Marie Classes de langage, située à Ramioul. Si cette proposition surpend les parents dans un premier temps, ils acceptent finalement de visiter l’établissement, et ce malgré quelques questionnement persistants. "On imagine directement l’école avec des enfants à problèmes, mais des problèmes bien plus importants que ceux de notre Zouzou. On se pose la question, mais est-ce que cette dame du PMS a vraiment bien compris notre problème ?"

Dès la première visite, leurs doutes commencent à s’estomper. "C’est là que la magie a commencé à opérer. Nous y avons été très bien accueillis. On nous a compris instantanément en expliquant la situation de notre Zouzou." Lors de la deuxième visite avec Zoé, l’accueil chaleureux de l’école et les explications convainquent la petite fille. En septembre 2022, Zoé commence sa scolarité à Sainte-Marie. Très vite, les parents constatent une transformation. "Dès les premières semaines, nous avons vu revenir ce sourire éclatant qui nous manquait tant, ainsi que cette confiance en elle", relate Jérôme.

À Sainte-Marie, Zoé est entourée d’un encadrement adapté à ses besoins. De fait, l'établissement est une école de type 8, spécialisée dans les troubles du langage, où chaque enfant évolue à son rythme dans une ambiance bienveillante. Les classes sont organisées selon le niveau de connaissance plutôt que l'âge, avec un maximum d'une dizaine d'enfants. Cela permet à chaque élève de progresser en fonction de ses capacités, "dans un climat rassurant, d'acceptation de l'autre et de confiance." Zoé y a passé deux ans au total, entre 2022 et 2024.

L'encadrement des professeurs, des logopèdes et de la surveillante sur place a été tout simplement fantastique

Aujourd'hui, la jeune fille a pu retrouver confiance en elle et a réintégré l’enseignement ordinaire."En septembre de cette année, Zoé a réintégré une école ordinaire en 6ème primaire", annonce son père. Des parents qui sont fiers de son parcours et de tous les progrès réalisés grâce à l’école Sainte-Marie. "L'encadrement des professeurs, des logopèdes et de la surveillante sur place a été tout simplement fantastique. Le sourire éclatant de notre Zouzou est revenu progressivement, ses frustrations ont disparu et nous avons retrouvé notre petite madame pleine de confiance", se réjouissent-ils.

À travers leur témoignage, ils souhaitent avant tout s’adresser aux parents d’enfants en difficulté en invitant ceux-ci à "pousser les portes des organismes de conseils" afin d'y être guidés. "Nous pensons qu'une majorité de personnes imagine un chemin tout tracé pour leurs enfantsAvec notre expérience, nous aurions tendance à vous dire d'oublier ce chemin tout tracé. Chaque être humain est différent, il faut s'adapter aux besoins de l'enfant, car son sourire est le plus important", conclut le papa de Zoé. 

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