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"Un jour ça va virer au drame": Jean n'en peut plus des incendies de voiture à Chapelle-lez-Herlaimont

Des véhicules en feu, des pompiers dans les rues... En s'installant dans la petite commune de Chapelle-lez-Herlaimont, Jean ne s'attendait pas à assister à de pareils événements. Pourtant, cela est devenu son quotidien. Une triste routine qu'il ne supporte plus. Certains de ces événements se déroulent à une centaine de mètres de chez lui. Pourtant rien ne semble bouger du côté de sa commune. C'est donc via le bouton orange qu'il a décidé d'alerter sur la situation. 

Depuis le mois d'octobre, Jean assiste, impuissant, à une série d'incendies de véhicules. Tout cela, dans le périmètre réduit de la commune de Chapelle-Lez-Herlaimont. Une commune d'habitude calme, située à l'ouest de la ville de Charleroi. Cela fait maintenant un an qu'il s'y est installé. Mais peu après son arrivée, Jean commence à remarquer des faits de vandalisme : "Ça a commencé avec plusieurs voitures qui ont été brûlées Rue des Bouchers. Cette fois-ci, c'était grave parce que ça s'est propagé à une habitation. Ensuite, ça s'est passé sur un parking de la maison communale où plusieurs véhicules ont brûlé. La dernière en date remonte à tout juste une quinzaine de jours, où trois véhicules ont brûlé pendant la nuit."

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Il dénonce un mode d'opération toujours similaire: "Ça se passe généralement pendant la nuit. Il y a toujours au minimum deux véhicules touchés. Le feu prend généralement dans un véhicule et se propage ensuite à plusieurs autres. Il y a quand même trois camions de pompiers qui sont arrivés la dernière fois. Ça se déroule vraiment à 200 mètres de ma maison. C'est vrai qu'après un mois, on oublie. Et dès que ça recommence, c'est le choc et on se demande ce qui se passe." Pour Jean, la situation devient peu à peu intenable : "C'est terrifiant parce qu'on n'a pas vraiment de contrôle là-dessus. Quasiment tous les mois, on assiste à des incendies. La dernière fois, les habitants d'une habitation qui avait été touchée par les flammes ont dû être évacués en pleine nuit. Cela va aussi loin. Un jour ça va virer au drame et on ne pourra pas dire qu'on n'a pas essayé d'alerter sur cette problématique."

Des faits qui ne passent pas inaperçus dans la petite ville. Pourtant, rien ne semble fait pour remédier à la situation : "Du côté de la commune il n'y a rien qui bouge. Du côté des médias, on ne voit rien qui relate ce qui se passe à Chapelle Lez Herlaimont. On a l'impression que personne ne se rend compte de la réalité de ce qu'on vit au quotidien. On veut juste avoir des informations, savoir que la problématique est traitée. Même des directives, on n'en a pas. Ça pourrait être utile de savoir que faire dans ces cas-là. Ou en tout cas, comment faire pour que cela ne se propage pas. Ça fait des années que le problème persiste mais aucune solution n'est trouvée."

Jean va un cran plus loin. Il dénonce une véritable omerta : "J'ai remarqué que les habitants d'ici étaient assez taiseux sur la situation. Ça choque quand même les gens mais personne ne semble vouloir parler de ce qui se passe. J'ai acheté un bâtiment ici, mais je ne pensais pas que c'était aussi problématique."

Comment expliquer l'augmentation des feux de voitures ?

Plusieurs raisons peuvent être évoquées lorsqu'il s'agit d'incendies impliquant des voitures. Des actes criminels dus au vandalisme, mais également des règlements de comptes ou encore des fraudes à l'assurance. Près de 30% des incendies de véhicules en Belgique ont lieu dans le Hainaut et plus de la moitié d'entre eux se produisent à Charleroi.          A noter que les incendies volontaires sont la deuxième catégorie d'infraction concernant les dégradations de la propriété. Les derniers chiffres font état de 241 voitures incendiées en 2022.

Contacté par la rédaction, le bourgmestre de la commune, Karl De Vos, n'a pas souhaité réagir à cette affaire. Pour Alexander, c'est l'indignation : "C'est assez étonnant. Parce que Chapelle-Centre est vraiment pris en tenaille." Pour lui, il est temps pour les autorités d'affronter la réalité en face : "Je trouve que c'est sujet sérieux qui met en péril la sécurité des gens et on n'a aucun retour. C'est aux autorités communales de revenir vers la population en nous donnant des directives quand ce genre de fait se passe. Est-ce qu'il y a des consignes ? Est-ce qu'on doit intervenir ou rester chez nous ? Si on nous prévient, on aura peut-être un œil plus aguerri sur la situation et pouvoir prévenir la police en cas de comportements suspects."

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