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"Comment est-ce possible à notre époque?": agriculteur et courtier, Jérôme passe beaucoup de temps sur les routes et dresse un triste constat

Jérôme est agriculteur et courtier en assurance. Grâce à son métier, il passe un certain temps sur les routes de Wallonie et il dresse un constat : "J'ai l'impression de voir de plus en plus de déchets le long de nos routes. Comment-est ce possible à notre époque ?"

Pour pousser son coup de gueule, Jérôme a appuyé sur le bouton orange Alertez-nous. Souvent sur les routes, il a commencé à constater récemment que les déchets se faisaient de plus en plus nombreux le long de nos voiries. "En y prêtant attention, on le remarque tout de suite", lance-t-il.

"Des canettes, principalement, mais aussi des sacs poubelles entiers", note-t-il. "C'est tout de même assez interpellant, surtout au 21e siècle, où tout le monde parle d'écologie. Visiblement, tout le monde n'est pas encore assez éduqué aux pratiques écologiques qu'on nous rabâche pourtant sans cesse. C'est notre lieu de vie tout de même".

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Pour Jérôme, les causes de ces incivilités sont multiples, mais la politique de la gestion des déchets devrait être revue, selon lui. "Les canettes, par exemple, pourquoi ne pas commencer à les consigner, comme en Allemagne ou au Canada ? J'ai l'impression qu'il faudrait plutôt organiser une politique incitative plutôt que punitive : éduquer avec une carotte, plutôt qu'avec un bâton", explique-t-il de manière métaphorique.

L'amende pour les abandons de déchets peut varier : actuellement, pour un jet de cannette dans la nature, la somme peut grimper jusqu'à 200 euros. Pour un abandon de sac-poubelle, c'est 100 euros de plus.

"Un constat visuel"

Sur le terrain, le constat de Jérôme est partagé par ceux qui le vivent tous les jours. Eddy Delaunay est contrôleur de chantier pour le Service Public de Wallonie et est confronté bien trop souvent au problème.

"Malgré de nombreuses campagnes d'affichage et de prévention, on constate une hausse de ces incivilités", explique-t-il. Il partage d'ailleurs l'avis de Jérôme concernant les canettes : "On devrait pouvoir les consigner, cela aiderait peut-être".

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Derrière le manque d'éducation à l'écologie, le contrôleur pointe également la crise actuelle comme étant l'une des responsables du problème. "Avec la crise actuelle, peut-être que de nombreuses personnes préfèrent pouvoir manger que payer des taxes pour les poubelles. Pour les gens avec peu de revenus, cela peut vite être une grosse dépense". 

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Mais pour lui, certaines zones sont pires que d'autres. "A la campagne, c'est plus dispersé, mais à partir du moment où on s'approche des agglomérations, c'est pire, car les déchets sont concentrés", explique-t-il.

"Les retours sont positifs"

Be Wapp est une ASBL de propreté publique en Wallonie. Elle travaille avec les instances publiques pour tenter de rendre la région plus propre. Chaque année, l'ASBL organise une opération "Grand Nettoyage" et plus de 150.000 bénévoles y participent. Pour Colombe Cuvelier, membre de l'association, le problème est moins important qu'on ne le pense.

"D'après nos chiffres, on observe une diminution de 32.5 % d'abandon de déchets depuis plusieurs années", explique-t-elle. "De fait, chaque région à sa propre politique de propreté publique, mais le chiffre prouve, dans son ensemble, une belle diminution".

"Positive", l'ASBL veut continuer son action, pour que le chiffre diminue encore plus. "Les retours qu'on a sont bons, mais on va continuer à collaborer avec toutes les instances pour que cela continue à aller mieux le long de nos routes, notamment". 

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Consciente qu'il reste encore des points noirs, Be Wapp y prête toujours une attention. "Le long des nationales, le long des autoroutes, près des abribus… il reste encore des endroits plus sensibles, mais on y travaille. Il faut surtout rappeler qu'un petit geste peut avoir de grandes conséquences".

Comme exemple, Colombe Cuvelier évoque la cigarette. "Quand quelqu'un fume, jeter son mégot par terre, ça peut paraître anodin, on le voit partout, même dans les films, on se dit que ça n'est pas grave. Or, la propreté publique, c'est l'histoire de tous".

Et de conclure par un simple conseil : "Jeter son déchet par la fenêtre de sa vitre, ou le garder dans sa poche en attendant d'arriver chez soi, cela prend la même énergie, mais ça n'est pas la même conséquence pour la nature".
 

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