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Christian souffre d’une maladie neurodégénérative héréditaire. Le Valtran était le seul antidouleur qui permettait de le soulager. Le médicament a été retiré du marché. Pourquoi et sous quelles conditions les firmes pharmaceutique peuvent-elles supprimer un produit ? C’est la question que Christian nous a posée.
Se lever de son fauteuil pour prendre l’air, se balader, des gestes simples devenus très compliqués pour Christian. "Je suis très vite essoufflé. Monter des escaliers, cela devient très difficile directement. Même sur un petit faux plat, je sens vite les efforts", nous confie-t-il, après avoir contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous.
Christian souffre d’une maladie rare qui détruit ses muscles jour après jour. Seul remède pour le soulager, le Valtran, un puissant antidouleur.
En 2020, Christian s’inquiétait déjà d’une première pénurie à notre micro. "J’essaie de gérer à ma manière en diminuant fortement la dose, et en espaçant plus les prises", disait-il.
Quatre ans plus tard, la firme Pfizer a arrêté la production du médicament. La cause: des difficultés dans le processus de production. Malheureusement, Christian ne supporte aucun autre traitement.
"Je me suis fait à l’idée qu’on est parti vers la fin. Cet antidouleur, en me le retirant, ils m’ont enlevé toute perspective. Avec ça, je pouvais faire beaucoup de choses, qu’aujourd’hui, je ne fais plus. Je pense qu’à un moment, je ne pourrai plus marcher. Et puis, mon espérance de vie n’est pas énorme. Le cœur est un muscle", ajoute-t-il.
En 2023, près de 500 médicaments ont été retirés du marché en Belgique. Problème de rentabilité, d’approvisionnement, d’autorisation... les raisons sont multiples. De leur côté, les pharmaciens peinent parfois à proposer des alternatives à leurs patients.
"A ce moment-là, nous avons la possibilité parfois de faire une préparation magistrale, qui va pouvoir remplacer, au même dosage, avec la même quantité, le produit qui a disparu. Malheureusement, parfois, il n’y a pas la possibilité d’avoir le principe actif. Là, on doit se débrouiller en recontactant le médecin, pour voir quelle alternative on propose au patient", explique Hervé Mees, un pharmacien membre de l'Association pharmaceutique belge.
Les firmes pharmaceutiques ont tout de même des obligations. La commercialisation d’un produit ne peut pas être interrompue du jour au lendemain.
"La firme va le notifier 6 mois à l’avance, comme ça nos experts ont le temps d’évaluer la notification. La firme doit bien notifier le début de l’arrêt de la commercialisation et aussi la raison de l’arrêt. Et puis, nous évaluons si on peut guider les patients sur le territoire belge vers une autre thérapie", indique Ann Eeckhout, porte-parole de l'AFMPS (l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé).
Aucune instance ne peut à ce jour contraindre un fabriquant à poursuivre la production d’un médicament.