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C'est via le bouton orange "Alertez-Nous" que Bertrand nous a contactés pour nous faire part d'un problème qu'il rencontre. Après avoir terminé sa formation d'agent de gardiennage en un mois, il postule dans une entreprise de gardiennage qui a demandé une carte ministérielle afin de pouvoir exercer. Depuis, il est toujours en attente d’une décision du SPF Intérieur.
Lorsqu'il décide de quitter son emploi de chauffeur poids lourd pour "quelque chose qui me passionne", Bertrand est un homme rempli d'enthousiasme et prêt à relever un nouveau défi : celui d'agent de gardiennage.
Le 20 janvier, il commence donc une formation à l'entreprise Temporis Academy, qu'il réussira un mois plus tard. Après avoir été satisfait de sa formation, un problème va rapidement se manifester dans ses autres démarches. "Depuis la fin de cette formation, j'attends ma carte ministérielle. Celle-ci est indispensable pour exercer le métier", explique-t-il. "Comme je ne l'ai toujours pas reçue, je ne peux pas travailler alors que j'ai déjà été embauché dans une entreprise".
Pour ne rien arranger, Bertrand se retrouve aujourd'hui avec des problèmes financiers après avoir notamment déboursé la somme de 1950 euros pour sa formation.
Afin de comprendre la raison du pourquoi, Bertrand a contacté le SPF Intérieur ainsi qu'Annelies Verlinden, ministre de l'Intérieur. "Personne ne me répond. Tout ce que je veux, c'est travailler et rembourser mes dettes. (...) Il est scandaleux d'attendre aussi longtemps alors que c'est un métier en pénurie", s'agace-t-il.
Un délai qui peut être assez long
Lorsque nous avons pris contact avec le SPF Intérieur, ces derniers nous ont redirigés vers la direction de la Sécurité privée. Ces derniers expliquent tout d'abord que "L'obtention d'une carte d'identification est soumise à des conditions strictes. (...) Le délai moyen de traitement est estimé à moins de 20 jours ouvrables".
Cependant, ils apportent également une précision importante sur le délai de traitement : "Il dépend fortement d'un certain nombre de facteurs fondamentaux. Par exemple, ce n'est pas la personne elle-même qui doit constituer un dossier de demande et l'introduire de manière recevable auprès du SPF Intérieur, mais bien l'entreprise ou le service interne qui souhaite l'employer. Ainsi, l'achèvement d'une formation par la personne concernée ne peut être considéré comme le point de départ du traitement d'une demande par l'administration compétente".
Or, notre alerteur nous précise qu'il a bien reçu une confirmation comme quoi son entreprise avait demandé l'obtention de cette carte. "Je vous confirme que l’entreprise de gardiennage AXESS GUARDING a bien introduit une demande de carte d’identification d’agent de gardiennage pour vous et que celle-ci a été traitée par nos services", lui a répondu le SPF Intérieur - Sécurité et Prévention.
Un problème dans le dossier
Seulement, la suite du mail révèle un élément qui pourrait bien être au cœur du problème. Dans sa réponse, la Direction Sécurité Privée explique : "Je vous informe qu’une enquête sur les conditions de sécurité a été demandée par le fonctionnaire compétent car il est apparu que vous étiez connu pour des faits pouvant constituer une contre-indication au profil fixé à l’article 64 de la loi du 2 octobre 2017 réglementant la sécurité privée et particulière. Vous avez consenti à ce qu’une telle enquête soit réalisée par nos services".
Malheureusement, suite à cela, ils ne peuvent avancer un "quelconque délai au sein duquel cette enquête sera terminée".
Il est important de préciser que la vérification pour savoir si une personne est sous enquête de sécurité ou non, est uniquement une compétence du SPF Intérieur - Sécurité et Prévention, les centres de formation n’ont aucune emprise là-dessus.
Mais que dit cet article au juste ?
Dans la Loi réglementant la sécurité privée et particulière datant du 2 octobre 2017, il est précisé à l'article 64 que le profil des personnes visées à l'article 60 est caractérisé par :
Le respect des droits fondamentaux et des droits des concitoyens,
L'intégrité, la loyauté et la discrétion,
Une capacité à faire face à un comportement agressif de la part de tiers et à se maîtriser dans de telles situations,
Une absence de liens suspects avec le milieu criminel,
Le respect des valeurs démocratiques,
Et enfin, l'absence de risques pour la sécurité intérieure ou extérieure de l'État ou pour l'ordre public.
Bertrand devra s'armer de patience
Le SPF n'a pas souhaité apporter plus de détails, par souci de confidentialité des données personnelles. En attendant, Bertrand devra s'armer de patience. Il pourra recevoir sa carte ministérielle une fois l'enquête terminée, si cela s'avère positif.