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Sur la vidéo de l'agression partagée sur internet, on voit un homme agressé. Il est identifié comme étant l'un des suspects du viol collectif présumé de Forest. Suite à des appels lancés sur les réseaux sociaux par des membres de la communauté congolaise, il a été interpellé sans ménagement par des individus et forcé de se rendre à la police.
"Il y a eu des expéditions punitives de la part des personnes qui connaissaient la victime, qui ont été sur place, et qui ont voulu régler leurs comptes. Ils ont le sentiment que ces personnes avaient un sentiment d'impunité. Qu'ils pouvaient agir de cette manière-là sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit, ni être sanctionnés", indique Eddy Kiaku, avocat pénaliste.
L'agression entrave l'enquête
Le viol collectif présumé survenu début novembre a d’autant plus indigné qu’il a été diffusé sur les réseaux sociaux, et que la jeune fille était sous l’influence d’une drogue.
L'agression contre l'un des suspects constitue une infraction et une entrave à l’enquête. "A partir du moment où les policiers, en parallèle, tentent de faire leur enquête, il est évident que diffuser en public des éléments qui peuvent servir à l'enquête, mais qui d'un autre côté peuvent aussi servir aux délinquants, évidemment ça entrave le travail des policiers", réagit Frank Discepoli, avocat pénaliste et assistant en droit pénal et procédure pénale à l’ULB.
(Si) cette influence de drogue porte atteinte à sa capacité de pouvoir donner un consentement, et bien il n'y aura pas de consentement
Rappelons que certains suspects ont dit publiquement que la victime était consentante. Nous avons interrogé Frank Discepoli sur cette question. "Une personne qui est sous influence de drogue, et que cette influence de drogue porte atteinte à sa capacité de pouvoir donner un consentement, et bien il n'y aura pas de consentement. Même si la personne elle-même s'est mise dans cet état-là", explique l'avocat pénaliste.
A l’heure actuelle, le parquet de Bruxelles n’a pas donné d’informations complémentaires par rapport aux cinq suspects placés sous mandat d’arrêt.