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Georges-Louis Bouchez a récemment proposé une sorte de rapprochement avec le cdH. "Les démocrates ont le devoir de proposer une nouvelle offre politique. Ce qui compte pour moi, ce sont d'abord les valeurs libérales de notre mouvement. Mais je suis certain que dans la société, il y a plus de gens qui partagent nos valeurs que de personnes qui votent pour nous. Je crois que nous devrons avoir une discussion avec tous les démocrates, Maxime Prévot (président du cdH, ndlr) en particulier parce que je sens pas mal de proximité dans toute une catégorie d'idées. Je ne dis pas qu'il faut fusionner. Changer de nom? Si nous arrivons à constituer une base plus large, il faudra vraisemblablement changer le nom pour y intégrer nos valeurs qui sont la liberté, le progrès. Si on change le nom sans modifier la structure, ça ne sert à rien, ce n'est que du marketing. Je veux attirer des individus ou des groupes d'individus au sein du MR sans aucune action hostile à l'égard des autres formations politiques", a précisé le Délégué général du parti libéral.
"Après 5 ans de violence politique, nous devons être plutôt dans le dialogue", a réagi le ministre des Classes moyennes, des Indépendants et de l'Agriculture. "Cette élection interne ne concerne que le MR. Nous devons travailler sur nous-mêmes, nous relancer, réfléchir sur nous-mêmes et repenser notre fonctionnement. Avec le cdH? Je respecte les identités de chaque parti. Il y a encore de grosses différences, selon moi".
"Einstein disait que les mêmes causes produisent les mêmes effets", a ajouté Bouchez. "Si cela fait 30 ans que les partis traditionnels perdent de plus en plus et si un groupe de gens partage nos valeurs, nous devons le faire, je l'ai illustré à Mons et à ce moment-là nous n'avons pas renié nos valeurs ni notre programme".
Risible, répond Maxime Prévot
Le président du cdH, Maxime Prévot, a préféré une formule lapidaire pour répondre à l'idée d'un élargissement du MR au cdH. "Ça aussi... c'est risible! Et tellement classe", a-t-il lancé sur Twitter.
"Il y a trente ans, les familles traditionnelles représentaient 80% de l'offre politique. Aujourd'hui, 50%. Les familles démocratiques ont le devoir de préparer une nouvelle offre politique. On devra avoir des discussions avec tous les démocrates", avait souligné M. Bouchez.
Ce n'est pas la première fois qu'une alliance entre les libéraux francophones et les sociaux-chrétiens est évoquée. Ce fut le cas à la fin des années 1990 avec le départ de l'ancien président Gérad Deprez du PS pour fonder le MCC et l'arrimer à la fédération PRL-FDF. A la fin 2003, après de mauvaises élections pour le nouveau cdH, le MR avait également lancé une grande opération de débauchage des mandataires centristes qui avait mené au départ du bourgmestre de Dinant, Richard Fournaux.
M. Bouchez ne veut pas de ce deuxième scénario "hostile", a-t-il précisé. "Je prends l'engagement de ne pas profiter des difficultés, réelles ou supposées, d'un autre parti afin de lui piquer au cas par cas des personnalités. Je pense par contre qu'un dialogue avec Maxime Prévot et d'autres sur une démarche structurée de rapprochement peut avoir son intérêt".
Le candidat président pense à des listes communes ou jointes ainsi qu'à un partenariat privilégié dans la formation d'un gouvernement. "Et cela pourra déboucher peut-être sur un élargissement de notre fédération", a-t-il ajouté.
En juillet 2017, le cdH avait rompu avec fracas son alliance de 13 ans avec le PS et avait permis au MR de remplacer les socialistes au gouvernement wallon. Après les élections, il a annoncé qu'il siégerait dans l'opposition. "L'objectif n'est pas de se faire avaler par un autre parti mais bien de nous réinventer pour nous-mêmes et de proposer un projet centriste fort et porteur de solutions aux citoyens", avait alors expliqué M. Prévot dans une lettre envoyée aux militants.