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Le collectif L'Abîme a introduit une demande auprès des autorités de la Ville de Bruxelles pour organiser la "Boum 3", a-t-il annoncé sur sa page Facebook lundi.
La demande a été introduite pour un événement le 29 mai prochain à 14h00 dans le Bois de la Cambre à Bruxelles. Le collectif y mentionne les mêmes raisons que pour son événement de ce samedi 1er mai au même endroit, à savoir dénoncer les conséquences du confinement sur les jeunes. "Après plus d'un an de confinement, plusieurs experts tirent la sonnette d'alarme sur l'état psychologique des jeunes en manque de contacts sociaux", explique le collectif dans le formulaire de demande. "Comme nous l'avons fait remarquer à la ministre de l'Intérieur, les études démontrent que les risques de contamination à l'extérieur sont quasi inexistants. Nous souhaitons simplement avoir l'autorisation de nous rassembler comme le stipule la Constitution. Puisque depuis un an cela est interdit à l'intérieur, nous vous demandons l'autorisation de faire cela en extérieur", expose-t-il.
Bruxelles étudie la demande
Le collectif attend à présent une autorisation de la part des autorités bruxelloises. La zone de police Bruxelles-Ixelles n'a pas souhaité réagir. Le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close, nous indique simplement que la demande est étudiée.
J'invite ces jeunes à un dialogue
La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden, pour sa part, semble tendre la main aux organisateurs: "Nous devons analyser leur demande parce qu’elle ne précise pas le nombre exact de personnes qui seront présentes, ni le type de mesures qui seront prises par les organisateurs pour garantir la distanciation sociale, par exemple. Donc j’invite ces jeunes à un dialogue pour que l’on puisse mieux se comprendre et ainsi envisager les meilleures options possibles pour répondre à leur demande tout en respectant les règles sanitaires", a-t-elle déclaré.
Dave Monfort, du collectif L'Abîme, a réagi à cette déclaration: "Nous sommes prêts à coopérer avec les autorités dès lors que le rassemblement du 29 mai est explicitement autorisé".
"Boum 2": 5 personnes sous arrestation judiciaire ont été libérées
Les cinq personnes qui ont par ailleurs été arrêtées samedi lors l'événement non autorisé La Boum 2 ont été relâchées, a indiqué dimanche le parquet de Bruxelles. L'une d'entre elles a déjà été entendue, les autres le seront plus tard. Les incidents mettant en cause des policiers pour violence excessive sont examinés en interne, a en outre précisé la police de Bruxelles.
Le rassemblement a attiré entre 1.000 et 2.000 participants samedi dans le Bois de la Cambre à Bruxelles. Le calme n'est revenu que vers 21h00 après l'intervention de la police, qui avait commencé en fin d'après-midi. Quelque 127 personnes ont été arrêtées administrativement alors que cinq arrestations judiciaires ont été opérées, notamment pour rébellion armée, menaces et vente de stupéfiants. Ces cinq personnes ont depuis été relâchées. "L'une a été entendue samedi puis relâchée. Les quatre autres seront invitées à être interrogées ultérieurement", a rapporté le porte-parole du parquet, Willemien Baert.
L'intervention policière a été critiquée pour sa violence sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook du collectif L'Abîme, qui a créé une page spécifique pour les personnes qui souhaitent dénoncer les violences des forces de l'ordre. Des vidéos de deux incidents survenus dans les rues autour du Bois de la Cambre ont également été diffusées sur Twitter. Le premier a lieu au croisement de la chaussée de Waterloo et de l'avenue De Fré. Les images montrent un homme qui agite les bras et qui s'avance vers les policiers anti-émeute. Il semble tenir un objet dans les mains. Un chien policier le poursuit et une bagarre éclate. L'homme est aspergé de spray au poivre et le chien lui mord le bras. Quand l'homme se redresse, un policier le frappe du pied à la poitrine, après quoi il est menotté et interpellé. La deuxième vidéo a été filmée à peu près au même moment, également dans le quartier du Bois de la Cambre, et montre la police anti-émeute se servir d'un canon à eau dans la rue, face à cinq personnes. L'une sort son téléphone portable, tandis que les autres semblent vouloir discuter avec la police. Une quinzaine d'agents interviennent avec du spray au poivre et interpellent plusieurs personnes. "Les images seront visionnées et discutées en interne", a réagi la porte-parole de la police, Ilse Van de keere. "Nous devons d'abord voir dans quel contexte cela doit être replacé." Le porte-parole de L'Abîme, Dave Monfort, n'a pas souhaité commenter les événements de samedi. "C'est dimanche et le dimanche je ne travaille pas", a-t-il déclaré à Belga.