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Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé samedi le lancement de deux missions sur la détection d'éventuels signes de radicalisation d'agents chargés de la lutte antiterroriste, après la tuerie de la préfecture de police de Paris, dans une interview au JDD.
Interrogé sur la "faille" qui a permis à un employé de la Direction du renseignement de la préfecture de Paris (DRPP) de tuer quatre de ses collègues jeudi, il a reconnu que c'était "évidemment une question centrale".
Concernant d'éventuelles informations confidentielles que l'informaticien aurait pu divulguer à l'extérieur, il a répondu que des "vérifications techniques" étaient en cours.
"On me dira que le risque zéro n'existe pas, c'est vrai, mais c'est notre responsabilité de ne jamais accepter d'éventuels défauts et de toujours resserrer les mailles du filet", a affirmé Edouard Philippe.
"Pour tous les services de renseignement, la détection des menaces internes est une priorité absolue. En particulier, aucun signal de radicalisation ne peut être méconnu ni rester sans réponse", a ajouté le Premier ministre.
La première des deux missions confiées à l'Inspection générale du renseignement concerne la DRPP, où travaillait l'assaillant depuis 2003. Les résultats sont attendus dès la fin du mois.
"Elle dira, d’une part, si les outils de détection et de signalement étaient en place à la DRPP et s’ils ont bien fonctionné", a expliqué Edouard Philippe.
Elle devra "vérifier si, au cours des années que l’auteur des faits a passées à la DRPP, en particulier celles qui auraient été concernées par un processus de radicalisation, les outils et procédures de détection et de signalement étaient en place, s’ils ont été convenablement mis en œuvre (...) et s’ils ont donné lieu à des réactions appropriées", a ajouté Matignon dans un communiqué.
La seconde mission, qui doit rendre ses conclusions d'ici la fin de l'année, visera l'ensemble des services de renseignements associés à la lutte antiterroriste.
"J’ai demandé qu’elle mène une revue en profondeur des procédures de détection, de signalement et de traitement des processus de radicalisation dans l’intégralité des services de renseignement impliqués dans la lutte contre le terrorisme", a précisé le chef du gouvernement, en assurant: "le tamis va être très fin".
Le service national des enquêtes administratives de sécurité a réalisé "plus de 300.000 ?enquêtes en 2018", a-t-il détaillé, précisant que "dans la police, ces dernières années, une vingtaine de situations ont donné lieu à des mesures pour écarter des personnes dont le comportement n’était pas compatible avec leurs fonctions".
Les deux missions doivent aboutir à des propositions de remise à niveau des procédures de détection de la radicalisation au sein des services de renseignements.
Quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris ont été tués par l'un de leurs collègues qui "aurait adhéré à une vision radicale de l'islam" et était en contact avec des individus de la "mouvance islamiste salafiste", a expliqué samedi le procureur antiterroriste.
Cette attaque a soulevé une vive polémique, l'opposition de droite et d'extrême droite demandant une enquête parlementaire sur les "dysfonctionnements" et pour certains, la démission du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner auquel Edouard Philippe a dit sa "confiance", refusant de "répondre à des polémiques politiciennes".