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A l'heure où Bercy célébrait le retour aux affaires des "caïds" de NTM, le Zénith de Paris a fait la fête vendredi soir à un autre duo, Bigflo et Oli, "bisounours du rap" qui continuent de grandir.
Quelques larmes pour Bigflo, l'aîné des deux frangins toulousains, très ému. Des mots doux pour le public, pour le papa venu chanter avec eux ou pour les "potes". Et des câlins aux invités qui se succèdent, dont Kev Adams et Gad Edmaleh venus se trémousser sur scène en fin de concert.
Trop de bons sentiments ? "On passe pour des bisounours du rap, mais on vous le dit : il faut croire en ses rêves", rétorquent sur scène Florian (25 ans) et Olivio (21 ans) entre deux morceaux, bien décidés à rester ces "deux mecs de Toulouse qui disent des trucs gentils..."
Pendant près de 2h30, dans une salle pleine (plus de 6.000 spectateurs dont beaucoup d'enfants), l'heure est donc à la bonne humeur pour ce coup d'envoi d'une première "tournée des Zéniths".
Nouvelle étape de la tranquille ascension des deux frères résumée non sans humour dans un petit film au début du concert : le papa chanteur de salsa, les instruments appris au conservatoire (batterie pour l'un, trompette pour l'autre), les albums vendus par dizaines puis par centaines de milliers (bientôt 300.000 ventes pour le second sorti l'an dernier).
Sans prise de tête, dans un décor de place de village avec terrasse de café et banc public, Biglo et Oli célèbrent "la vraie vie", le nom de ce deuxième album. Entourés de DJs mais aussi d'un violoncelliste, ils varient les ambiances. Et mettent tout le monde d'accord quand le rythme s'accélère avec leur énergie communicative, comme sur la bien nommée "Ca va trop vite".
Le public reprend par choeur "Dommage", co-écrit avec Stromae, qui leur a valu il y a quelques semaines leur première Victoire de la musique (pour la meilleure chanson). Une Victoire pas comme les autres puisque attribuée par un vote du public, contrairement au reste du palmarès établi par les professionnels.
"Cette victoire du public nous tient à coeur car ce sont nos fans qui ont voté, notre coiffeur, notre banquière... pas des pros autour d'une coupe de champagne", s'étaient réjouis les deux frères.
"L'intérêt pour le rap est logique. On le sent dans la tête des gens : aujourd'hui, il n'y a plus de clivage entre le rap et les autres styles", avaient-ils observé aussi ce soir-là où le rap avait raflé la majorité des récompenses, notamment grâce au triplé d'Orelsan.
Une cinquantaine de concerts attendent Bigflo et Oli en 2018, à commencer par Bruxelles ce samedi soir. Après les Zénith (dont trois soirs dans leur ville de Toulouse en avril), on les retrouvera dans les principaux festivals (Printemps de Bourges, Solidays, Eurockéennes, Beauregard, Francofolies, Nuits de Fourvière, Vieilles Charrues...).
Avec en ligne de mire un bouquet final attendu le 8 décembre à Bercy pour continuer à grandir.