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Une "maman en colère" nous a écrit ce mardi matin, jour de rentrée pour les enfants de l'enseignement maternel. À Ans en province de Liège, les autorités communales ont décidé vendredi dernier que seuls les élèves de troisième maternelle rentreront à l'école. Ce ne sera pas avant le mercredi 10 juin, pour une fréquence d'un demi-jour par semaine jusqu'à la fin du mois. "Ma fille de 5 ans va pouvoir y retourner mais ma 2ème de 3 ans ne pourra retrouver sa classe", nous renseigne la mère dans son témoignage via le bouton orange Alertez-nous. "La santé mentale de mes enfants vaut moins que celle des autres juste parce qu’elles sont inscrites sur la mauvaise commune ?", demande-t-elle. "Les enfants entendent les informations et je vous assure qu’elles ne comprennent pas pourquoi on leur retire le plaisir de retrouver leur institutrice et leurs amis !", poursuit la maman.
Que répond l'échevine ? Nous l'avons appelée ce matin. Pour arriver, avec l'ensemble du collège communal à une "décision mûrement réfléchie", madame Dubois a rencontré tous les acteurs de terrain (enseignants, directeurs, surveillants, syndicats). Et il en est ressorti que les équipes, "sur le rotules", ne voulait pas de cette rentrée. La seule solution consistait à différer et limiter fortement la rentrée scolaire dans un enseignement communal maternel et primaire de 100 classes et 2200 élèves.
À un personnel "fatigué et angoissé", s'ajoutent des problèmes de logistique et d'organisation:
- le réaménagement des locaux,
- la quantité de savon et de gel hydro-alcoolique nécessaire pour les nombreux points de désinfection, "les réserves s'amenuisent très vite" dit l'échevine,
- la multiplication par quatre des temps d'entrée/sortie des élèves, de récréation et de midi pour que les enfants restent dans leur bulle et ne se mélangent pas avec ceux d'une autre.
À ces contraintes auxquelles de nombreuses écoles doivent faire face, se superpose l'absence de 10 enseignants "en attestation Covid". Comme prévu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ces professeurs absents reçoivent leur salaire. Dès lors, si la commune veut les remplacer, elle devrait elle-même puiser dans ses finances.
L'échevine rappelle que, même si de nombreuses classes ne reprennent pas ou seulement partiellement, les parents peuvent déposer leurs enfants à la garderie où les enseignants effectuent, de manière tournante, une présence et une assistance pour les enfants qui rencontrent des difficultés dans leur dossier pédagogique.