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Parmi les enjeux de ces élections, il y a la sécurité des citoyens, un thème de campagne qui revient régulièrement. En effet, les communes ont un rôle important à jouer sur cette thématique. Les autorités peuvent, par exemple, décider d'installer de nombreuses caméras de surveillance en rues. Exemple à Namur.
Elles scrutent le territoire. Permettent à la police d'intervenir, d'élucider certains crimes et délits. Des caméras, par dizaines, dans les rues de Namur, elles se sont multipliées pour sécuriser la ville. "Moi, je ne les vois pas, mais en toute honnêteté, oui ça peut rassurer, bien évidemment, de savoir que la police se veille sur nous, on en a besoin". "Je pense que ça ne fait pas de mal si c'est utilisé à bon escient".
On sait qu'à certaines heures, il ne vaut mieux pas trop se promener
Quartier Nord, l'un des plus sensibles de Namur. Avec ici comme ailleurs dans la ville, un sentiment d'insécurité croissant ces dernières années. "Je me suis fait deux fois cambrioler, une fois à la maison, une fois avec ma voiture, donc c'est plus sécurisant ici". "C'est vrai qu'il y a certaines heures, on sait bien qu'il ne vaut mieux pas trop se promener à Namur quoi". "Moi personnellement, je ne suis pas dans ces heures-là, je touche du bois, je n'ai pas encore eu vraiment de problème".
L'insécurité, au cœur de cette campagne électorale, à Namur et dans d'autres communes, est-ce justifié ? Sans aucun doute pour Yasmine, victime d'un vol à l'étalage, en pleine journée, la veille de notre rencontre. "On était plus en sécurité avant, pour moi il y a plus de vols dans certains magasins, je peux parler avec d'autres magasins, d'autres filles, d'autres magasins, et c'est la même chose partout".
Insécurité ou sentiment d'insécurité ?
Et pourtant, la zone de police est catégorique. Ses statistiques démontrent au fil du temps une flagrante diminution de la criminalité contre les biens et les personnes. "Il faut aussi s'intéresser au sentiment d'insécurité, mais qui est quelque chose de très subjectif. Ça peut être la vie de tous les jours qui nous rend moins à l'aise, ça peut être la période Covid qui a certainement une influence sur parfois la santé mentale ou sur le sentiment des citoyens, ça peut être aussi malheureusement l'influence des réseaux sociaux. Il faut qu'on s'y intéresse en tant que policier, en tant que responsable de la sécurité, qu'on s'attaque aussi à ce sentiment-là", explique Olivier Libois, chef de corps de la police locale de Namur.
Avec dans ce domaine une influence importante des autorités politiques de la ville, le bourgmestre est le chef de la police locale. Et à Namur, près de 60 % du budget de la zone est communal. Pour les riverains, voici ce que la prochaine majorité communale devrait faire : "Peut-être qu'on voit davantage les représentants de l'ordre dans les rues". "Avoir des patrouilles un peu plus fréquentes, surtout en soirée". "Peut-être sécuriser plus d'espaces comme les parcs". "Tout ce qui est éclairage public, il y a vraiment des zones qui sont vraiment dans l'obscurité la nuit".
Il faut travailler sur des micro-approches
Mais selon Christian De Valkeneer, des études américaines préconisent d'autres mesures. "Aujourd'hui, beaucoup de travaux qui ont été menés aux États-Unis l'ont montré, c'est qu'il faut travailler sur des micro-approches. Ce qu'il faut faire, c'est identifier ce qu'on appelle des hotspots. On croit finalement qu'il y a peut-être un taux d'insécurité qui est élevé, peut-être un taux de délinquance qui est élevé. Et là, de développer un certain nombre de stratégies. Ça peut être des stratégies diverses, notamment aussi en matière d'aide sociale, en matière de rénovation urbaine".
À Namur, l'arrivée prochaine d'autres caméras va dépendre du futur budget communal. En attendant, pour lutter contre l'insécurité, la police a pour priorité la lutte contre le trafic et la consommation de drogue sur la voie publique et la mendicité quand elle est agressive.