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Les pompiers qui sont intervenus poour la tour Kennedy sont désormais considérés comme des héros. Leur efficacité a permis de sauver de nombreuses vies et ce n'était pas gagné vu la configuration des lieux, dans des conditions très difficiles, ils ont dû arpenter les 32 étages de l'immeuble, ce qui a permis de secourir 244 habitants à la proie des flammes.
À leur arrivée, le feu s'est rapidement propagé dans une gaine technique. Une véritable cheminée qui a traversé tout le bâtiment. A l'intérieur, la fumée avait déjà envahi tous les étages... "Quand on arrive, l'électricité est coupée, donc il fait déjà très sombre dans les cages d'escalier et les halls, et à chaque porte palière qu'on ouvre, il y a de la fumée à tous les étages, on se rend compte qu'en fait le feu est déjà présent dans chacun des étages que l'on essaie de pénétrer", indique Julien Schreiber, premier sous-officier des pompiers de Liège.
On devait porter les victimes parfois sur 20 étages
Des moyens colossaux ont été mis en œuvre pour maîtriser l'incendie. A l'extérieur, aucune flamme, mais dans la tour, les pompiers font face à des murs de chaleur de plusieurs centaines de degrés à certains endroits. "On a ce qu'on appelle des cagoules de sauvetage, donc on pouvait mettre sur le visage de nos victimes, mais ce sont des sauvetages très compliqués parce qu'il faut, en plus du matériel, on devait porter les victimes sur les étages, des fois sur 20 étages et on devait descendre les personnes par les cages d'escalier", explique Vincent Bouffa, capitaine des pompiers de Liège.
Du matériel lourd
Sur leur dos, des bonbonnes d'oxygène, mais aussi une tenue de protection de plusieurs dizaines de kilos. "On a un casque qui pèse déjà un certain poids, on a toute la protection du pompier qui pèse plus ou moins 10 kilos, on a la protection derrière respiratoire qui pèse aussi une vingtaine de kilos, plus tous les outils de forcement....", souligne Thomas Remont. "Le personnel a énormément souffert. il faut vous imaginer qu'essayer déjà de monter 24 étages avec vos courses, c'est déjà quelque chose. Maintenant, il faut s'imaginer qu'un pompier avait plus ou moins entre une demi-heure et trois quarts d'heure de montée avec 50 kilos sur le dos", poursuit Vincent Bouffa.
En tout, 68 sauvetages ont été réalisés par la grande échelle, mais aussi par hélicoptère sur les balcons des appartements et sur le toit de l'immeuble de 85 mètres de haut. Autant d'interventions qui resteront dans la mémoire de ces hommes du feu.
"Cette intervention était déjà hors norme parce que la quasi-totalité de nos moyens ont été engagés", ajoute Vincent Bouffa. "On a dû faire appel à des moyens que, dans ma carrière, je pense que je n'aurais jamais pu penser devoir appeler un jour..."
Une intervention inédite qui aura duré 11 heures au total. Les pompiers l'avouent, en pleine nuit, le bilan aurait pu être bien plus dramatique.