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Les professeurs de l'école fondamentale libre Saint-Joseph d'Estinnes-au-Mont accusent leur directrice de les harceler. Selon eux, l'ambiance délétère au sein de l'établissement scolaire aurait fait fuir un grand nombre d'élèves (120 départs en 4 ans). Directement mise en cause, la directrice livre sa version des faits.
Le corps professoral de l'école fondamentale libre Saint-Joseph d'Estinnes-au-Mont a mené une action ce vendredi matin devant l'entrée de l'école. Les enseignants accusent la direction et le pouvoir organisateur de procéder à du harcèlement. Le syndicat CSC, qui soutient l'action, met aussi en avant des choix pédagogiques ainsi qu'une planification du travail non concertés.
Mise en cause, la directrice répond à RTL info: "Je ne considère pas ça comme du harcèlement, a rétorqué Maryse André, directrice. Il y a juste que je dois régulièrement trouver des solutions rapidement pour les enfants. Et donc il faut savoir que quand un enseignant n'est pas présent le matin, il n'y a personne pour les enfants à part le reste de l'équipe qui a également une charge de classe. Et donc c'est vrai que j'ai fonctionné longtemps en me disant si j'apprenais le soir que quelqu'un était sous certificat et absent, je prévenais l'équipe pour lui permettre de s'organiser et d'encadrer les enfants de notre école au mieux".
La directrice reconnaît que l'école est confrontée à une série de "grandes problématiques" ces dernières années, mais observe une amélioration depuis un an. "On est en reconstruction, on est en train vraiment de renaître de cette situation, assure Maryse André. On a travaillé en collaboration avec un accompagnateur tout à fait indépendant à l'école durant toute l'année scolaire dernière".
Selon la directrice, cet accompagnateur a travaillé avec tous les acteurs de l'école. Elle confie donc être surprise de l'action menée ce matin par le corps professoral devant les grilles de l'école. "Je trouve justement que la dynamique de l'école a évolué positivement, nuance Maryse André. Alors oui, le chemin est encore long, l'action syndicale n'a pas été annoncée, le syndicat n'a pas pris rendez-vous ni avec le PO ni avec moi-même, ça il faut le savoir. Alors que c'est une possibilité, normalement la base c'est de se dire qu'on se met autour de la table pour trouver des solutions ensemble, ça n'a pas été le cas, le syndicat n'a pas pris contact ni avec le PO ni avec moi-même", dit-elle.
L'école est sous le coup d'un audit commandé déjà à l'époque par la ministre Caroline Désir. Un 2e audit a commencé depuis la rentrée scolaire pour comprendre les potentielles lacunes de la part du pouvoir organisateur et direction mais aussi vérifier les compétences pédagogiques des enseignants.