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Une manifestation des chauffeurs de taxis de rue bruxellois a lieu ce jeudi dans les rues de Bruxelles. Ceux-ci réclament des conditions de travail équitables et une réforme de la réglementation taxis à Bruxelles.
Des dizaines de chauffeurs de taxi de rue bruxellois ont manifesté jeudi matin devant le siège de la plateforme Uber. Ils plaident entre autres pour un statut unifié entre les taxis de rue qui doivent être réservés à l'avance et les taxis de station "classiques". Selon l'organisation, environ 400 taxis participent à la manifestation.
Les chauffeurs de taxi doivent ensuite se diriger vers la place Poelaert. Ils se rendront alors à pied vers les locaux de la FGTB avant de rejoindre le Parlement bruxellois dans l'après-midi. L'action est coordonnée par l'Association belge des chauffeurs limousine (ABCL).
"Nous sommes discriminés depuis l'introduction de l'ordonnance sur les taxis à Bruxelles", explique Jean-Paul Mbenti de l'ABCL.
Les chauffeurs de taxi de rue, qui travaillent via des plateformes comme Uber et Bolt, souhaitent également bénéficier d'un tarif minimum plus élevé et payer moins de commissions aux sociétés. Plusieurs d'entre eux soulignent par exemple qu'Uber a augmenté la commission de 25 à 35%.
"Au bord de la faillite"
"Nous sommes pratiquement au bord de la faillite parce que depuis l'ordonnance nos revenus ont largement chuté", dit Jean-Paul Mbenti, président de l'association belge des chauffeurs limousine. "On va aller voir les parlementaires qui sont ceux qui ont rédigé l'ordonnance qui nous met aujourd'hui en situation de crise complète."
L'ABCL demande "un environnement et des conditions favorables" alors que "la plupart des chauffeurs de taxis de rue sont au bord de la faillite".
Ils demandent aussi aux parlementaires bruxellois de réviser certains points de l'ordonnance de 2022. Selon la législation actuelle, les chauffeurs ne peuvent pas gagner le même montant: le tarif est de 2,30 euros par kilomètre pour les taxis de station traditionnels, contre 1,5 à 3 euros par kilomètre pour ceux de rue. Ces montants doivent être égalisés, selon Jean-Paul Mbenti.
"Il y a une grosse perte"
Adam est chauffeur. Il dénonce également "l'application Uber qui nous taxe 35% sur certaines courses". "On se retrouve avec des clients qui ne sont pas contents parce qu'ils payent cher", raconte Adam*. "Nous non plus on n'est pas contents parce qu'on ne reçoit pas beaucoup d'argent." Il montre sur son téléphone: "J'ai une course qui est proposée de 54 km pour 68 euros et que le client, si je regarde sur l'application, le client paye 117 euros." Une grande différence, donc, entre ce que le chauffeur reçoit et ce que le client paie. "35% sur une course et taper 120 km l'aller-retour, si enlève le carburan, on revient à une histoire de 40 euros pour faire deux heures de travail et 100 km... C'est énorme." Adam affirme que depuis la commission à 35%, "il y a une grosse perte. On n'arrive pas à tenir le coup, c'est impossible."